Le protectionnisme de Trump et la crise
Samedi matin, Alessio, de « Sinistra, Classe, Rivoluzione » (TMI Italie), a ouvert le débat sur la situation politique et économique mondiale. Dix ans après le déclenchement de la crise, nous nous trouvons dans la reprise la plus faible de l’histoire. Les capitalistes l’ont aussi compris. Au lieu de continuer à parier sur des taux d’intérêt bas et à mettre de l’argent en circulation, certains misent maintenant sur le protectionnisme. Le représentant le plus important d’entre eux est probablement Trump. Son slogan « America First ! » (les Etats-Unis d’abord) illustre ce qui se cache derrière la guerre commerciale. L’objectif est d’exporter le chômage. America First, aux dépens de tous les autres. Les tarifs douaniers de Trump menacent d’accélérer le déclenchement d’une nouvelle récession. La crise actuelle est également manifeste en Europe, où les crises politiques se succèdent. En l’absence d’un parti révolutionnaire de masse, cela se traduit par la montée des partis dits « populistes », mais aussi par des luttes de classe de plus en plus militantes et un développement rapide de la conscience, surtout chez les jeunes. Dans la discussion, le rôle des marxistes dans ce processus a été souligné : il s’agit non seulement d’offrir la bonne analyse et théorie des luttes, mais de développer une pratique militante pour gagner les couches les plus avancées.
Grèves, populisme de gauche et micro ouvert
Dans l’après-midi, plusieurs ateliers ont été animés. Par exemple, le syndicaliste genevois Alessandro Pelizzari nous a parlé de l’actualité de la grève générale. Beaucoup de jeunes travailleurs ont parlé très vivement de leurs expériences dans les entreprises et ont discuté du rôle des marxistes dans les lieux de travail et les syndicats. La volonté de mettre en œuvre la théorie révolutionnaire a été perceptible dans la discussion.
D’autres discussions sur le populisme de gauche et la pensée de Karl Marx ont également donné lieu à des discussions passionnantes, qui ont continué lors du dîner, puis au bar. Dans la soirée, un micro ouvert a été annoncé. Les camarades ont récité des chants et des poèmes révolutionnaires – individuellement ou en groupe – avec le public qui chantait fort. A minuit déjà, les chansons s’arrêtaient – même les derniers voulaient se reposer. C’est compréhensible ! Le programme de la deuxième journée n’en était pas moins prometteur.
Italie : le nouveau gouvernement
Le dimanche matin et l’après-midi, six ateliers différents ont eu lieu. L’un des moments forts a certainement été celui de l’Italie, mené par Alessio. Les élections du printemps ont transformé le paysage politique à la manière d’un tremblement de terre. Le Parti démocrate, qui a gouverné jusqu’à présent, a subi une écrasante défaite. L’apparition des travailleurs sur la scène politique a porté le mouvement 5 étoiles au pouvoir. Aujourd’hui, ils exigent que les promesses électorales soient tenues, mais cela multiplierait la dette nationale de l’Italie. Pendant ce temps, la Lega, de droite, tente de distraire l’insatisfaction des masses par le racisme. Mais cela ne sera pas possible pour toujours et tôt ou tard, le gouvernement menace de rompre. Cela conduira à d’intenses luttes de classe et à des bouleversements.
Parmi les autres thèmes de la journée figuraient « le marxisme contre l’intersectionnalité », la numérisation et le progrès technologique, ainsi qu’une analyse de l’impérialisme suisse. Au cours des discussions engagées, le grand besoin de théorie s’est fait sentir. Beaucoup de gens ont acheté plusieurs livres au stand de littérature. Divers camarades ont également fait appel dans leurs contributions à l’appui dans la construction d’une organisation marxiste. Cela a été accueilli avec beaucoup de vigueur. « Aider à construire une alternative révolutionnaire est la conclusion logique de ce week-end », a déclaré avec enthousiasme un participant.
Le nom ‘Révolution 2018’ a bien été choisi, car aujourd’hui une révolution est plus nécessaire que jamais. Le développement de la technologie offre la possibilité d’atteindre un niveau de vie sans précédent à l’ensemble de la race humaine. Le capitalisme en crise ne peut pas réaliser ce potentiel. C’est pourquoi nous voulons le socialisme, non pas dans cent ans, mais de notre vivant. Le Festival des idées marxistes a fourni à toutes les personnes présentes les idées claires et l’enthousiasme nécessaires.
Flo D.
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