Le 5 décembre a mobilisé un nombre de manifestants inédit depuis les grandes luttes de l’automne 2010. On manque de données précises sur le nombre de grévistes, mais il est probable qu’aucune grève interprofessionnelle n’a eu autant d’impact sur l’économie du pays depuis décembre 1995. Nous publions une compilation d’articles analysant la récente mobilisation en française, analyses parues sur le site web de la section française de la Tendance Marxiste Internationale.
Tout le monde l’a compris : la contre-réforme des retraites aurait pour conséquences soit d’augmenter le nombre d’années travaillées, soit de baisser le montant des pensions. Pour beaucoup de travailleurs (et à terme, pour tous), les deux effets se cumuleraient. Par ailleurs, le système de retraites « à points » permettrait aux futurs gouvernements d’aggraver la situation sans avoir à passer par une nouvelle « réforme ». Il leur suffirait d’un simple calcul, fondé sur des données économiques et démographiques plus ou moins objectives, donc manipulables.
Depuis qu’Edouard Balladur, en 1993, a porté la durée de cotisation des salariés du privé de 37,5 à 40 ans, les nouvelles attaques se sont multipliées : 2003, 2008, 2010, 2014… Jouant à la fois sur la durée de cotisations et l’âge de départ, cette succession de contre-réformes a fini par repousser l’âge légal du départ à la retraite à 62 ans, et la durée de cotisations à 43 ans.
Macron, lui, veut dynamiter le système. Echaudé par les Gilets jaunes (qui n’ont jamais demandé une baisse des pensions, à notre connaissance), le gouvernement va déployer différentes manœuvres pour tenter de désamorcer la contestation sociale ou, au moins, d’en limiter l’ampleur. Il a annoncé un « grand débat », c’est-à-dire un nouveau monologue présidentiel, après celui de janvier à mars 2019. Il est peu probable que le deuxième ait davantage de succès que le premier, sauf bien sûr auprès des journalistes des grands médias, qui vont pouvoir s’adonner à leur sport favori : vanter l’« expertise », le « brio » et les chemises du chef de l’Etat.
Parallèlement à ce pseudo-débat dont les conclusions sont déjà écrites, le gouvernement poursuivra les « concertations » avec les chefs syndicaux du mouvement ouvrier. Soyons clairs : ces réunions avec les directions confédérales ne feront pas reculer le gouvernement d’un millimètre. Elles n’ont toujours eu qu’un seul et unique objectif : afficher un simulacre de « démocratie sociale », dans l’espoir d’affaiblir la contestation. En y participant, les dirigeants syndicaux donnent corps à cette comédie.
Certains poussent le vice jusqu’à y jouer un rôle précis et fixé d’avance par les deux parties. Combien de fois a-t-on vu, par le passé, tel pantin de la CFDT annoncer triomphalement que son syndicat renonçait à toute mobilisation parce qu’il avait « obtenu » du gouvernement une « concession importante » ? A l’examen, la « concession » – préparée de longue main par le gouvernement – était dérisoire au regard du reste de la contre-réforme. Mais l’essentiel était ailleurs : dans la capitulation de la CFDT. On ne serait pas étonné que sa direction confédérale nous rejoue la même pathétique partition, cette fois encore.
La lutte contre la casse des retraites ne se gagnera pas dans les salons dorés de l’Elysée ou de Matignon. Elle se gagnera dans la rue et par la grève. Et compte tenu de la détermination du gouvernement et du patronat à faire passer cette contre-réforme, il faudra un mouvement social d’une puissance exceptionnelle pour y faire obstacle.
Les dirigeants syndicaux – CGT en tête – devraient claquer la porte des « concertations » et se tourner vers les travailleurs pour leur dire la vérité : seul un mouvement de grèves reconductibles embrassant un nombre croissant de secteurs économiques sera susceptible de faire reculer le pouvoir. Une vaste campagne d’agitation, dans les entreprises et la Fonction publique, devrait être organisée pour mettre à l’ordre du jour un tel mouvement. La jeunesse lycéenne et étudiante devrait être placée sur le pied de guerre.
Voilà ce que devraient faire les dirigeants syndicaux. Cependant, l’expérience de ces vingt dernières années a démontré que les directions confédérales – CGT comprise – ne sont pas disposées à organiser une lutte de cette nature et de cette envergure. Au mieux, elles organisent des « journées d’action » qui ne servent à rien même lorsqu’elles sont massives, car elles n’effrayent pas le gouvernement et n’entament pas sa détermination à nous imposer la régression sociale. Au pire, les directions syndicales capitulent d’emblée et ouvertement, comme l’ont fait à plusieurs reprises les chefs de la CFDT – et même ceux de FO en 2017 (loi Travail).
Ainsi, les travailleurs et les militants syndicaux ne doivent pas attendre passivement que les directions confédérales organisent le combat. D’une part, ils doivent exercer une pression forte et constante sur les sommets syndicaux, pour qu’ils passent à l’action. D’autre part et surtout, ils doivent prendre des initiatives à la base, à l’échelle des entreprises et des différentes structures syndicales, pour lancer une campagne d’agitation massive en faveur d’un mouvement de grèves reconductibles. Partout où c’est possible, des AG interprofessionnelles – comme à l’automne 2010 – doivent être organisées. Des coordinations de ces AG, aux plans local et national, doivent y être élues pour développer la campagne d’agitation et préparer la grève. Au passage, c’est ce travail qui exercera la pression la plus efficace sur les directions confédérales.
Nous ne disons pas que l’organisation d’une grève générale serait facile. On ne peut vérifier que dans l’action elle-même si les travailleurs y sont prêts. Mais nous ne partons pas de rien. Le mouvement des Gilets jaunes a montré quelles quantités de colère et de combativité bouillonnent dans les profondeurs de la société. Les grèves des urgentistes et des pompiers soulignent la même chose. Enfin, la puissante grève des salariés de la RATP, le 13 septembre, a envoyé un signal fort à toutes les catégories de travailleurs : « voilà ce qu’on peut et ce qu’on doit faire ! »
Forts de ce succès, les syndicats de la RATP annoncent une grève illimitée à partir du 5 décembre. Des syndicats de la SNCF – entre autres – se sont ralliés à cet appel. Ainsi, le 5 décembre émerge comme un point de convergence possible pour toutes les forces qui seront prêtes, d’ici là, à se lancer dans la grève. Cette date, qui laisse deux mois pour organiser la mobilisation, sur le terrain, peut marquer le point de départ d’un nouveau « décembre 95 ».
Bien sûr, le gouvernement jouera à fond la carte de la division : il proposera de négocier avec les dirigeants syndicaux de certains secteurs (RATP et chauffeurs routiers, par exemple) pour les démobiliser – et donc affaiblir le reste de notre camp. Ce ne serait pas la première fois qu’un gouvernement procède ainsi, ni que des dirigeants syndicaux s’y prêtent volontiers. Des initiatives doivent être prises, à tous les niveaux, contre ce risque d’un fractionnement de la lutte. C’est l’un des rôles que peuvent jouer, sur le terrain, les AG interprofessionnelles.
Il y a un autre levier important de la mobilisation : la perspective politique qu’elle ouvre. Le chef de la CGT, Philippe Martinez, déclare qu’« une autre réforme des retraites est possible ». Il parle évidemment d’une réforme progressiste, qui par exemple reviendrait à 37,5 annuités de cotisations et à 60 ans pour l’âge légal de départ, comme avant 1993. En effet, « c’est possible » ! Mais pas sous le gouvernement Macron, de toute évidence. Ce dernier aimerait mieux brûler en enfer – ou, avant cela, dissoudre l’Assemblée nationale – plutôt que de mettre en œuvre ce type de réforme progressiste. Donc, si l’on veut qu’elle soit mise en œuvre, il faut d’abord en finir avec ce gouvernement.
Nous voilà ramenés à l’excellent mot d’ordre des Gilets jaunes : « Dissolution de l’Assemblée nationale ! » Bien sûr, il doit être accompagné d’un programme général de mesures progressistes, comme l’abrogation des lois Travail et autres contre-réformes de ces 30 dernières années, la renationalisation des entreprises privatisées pendant la même période, la nationalisation de toutes les industries classées Seveso, l’embauche massive de fonctionnaires, l’abrogation des lois racistes, etc. Massivement popularisé par la « gauche radicale » et les militants syndicaux, un programme de ce type donnerait une énorme impulsion à la mobilisation, car il ouvrirait comme perspective non seulement de faire reculer Macron sur les retraites, mais aussi d’en finir avec son gouvernement et toute sa politique réactionnaire.
Si cette réforme passe, les 42 régimes de retraite existants fusionneront en un seul, sous couvert « d’égalité ». Un euro cotisé ouvrira les mêmes droits, que l’on soit ouvrier ou cadre supérieur. C’est le régime « par points », vieux rêve de la classe dirigeante. Les travailleurs seront « égaux » face à… la baisse généralisée des pensions et l’allongement du temps de travail.
D’abord, le calcul du montant des pensions ne se fera plus sur les 25 dernières années pour les salariés du privé, ou sur les six derniers mois pour ceux du public, mais sur l’ensemble de la carrière. Ainsi, les périodes de chômage, de formation ou de réorientation pèseront négativement sur le montant des retraites. Et, bien sûr, les femmes seront particulièrement pénalisées : les périodes de grossesse et de congé maternité entreraient en compte dans le calcul des pensions, réduisant mécaniquement leur montant. Les femmes touchant déjà un salaire plus faible que les hommes, en moyenne, elles subiraient donc une double peine. Ou plutôt : cette double pleine s’aggraverait, puisqu’elle existe déjà.
En 2016, dans un de ses rares moments d’honnêteté, François Fillon avait publiquement reconnu l’arnaque d’une telle réforme : « le système par points, en réalité, ça permet une chose, qu’aucun homme politique n’avoue. Ça permet de baisser chaque année la valeur des points et donc de diminuer le niveau des pensions ». En effet, la valeur du point sera modulée suivant plusieurs facteurs. D’abord, l’espérance de vie : plus celle-ci sera élevée, plus le point baissera. Le gouvernement poussera-t-il le cynisme jusqu’à annoncer que les coupes budgétaires dans la santé publique et les EHPAD seront bénéfiques pour le montant de nos retraites ? On se le demande…
Ensuite, la valeur du point sera indexée sur les perspectives de croissance économique. Le capitalisme mondial traversant une crise organique, donc durable, les pensions baisseront inexorablement. Et même dans les phases de reprise économique, les gouvernements évoqueront sans doute les « sombres perspectives » pour ne pas réévaluer le point. « Pile je gagne ; face tu perds ! »
Le coup de grâce, c’est la mise en place d’un « âge pivot », que le rapport Delevoye propose de fixer à 64 ans. Avant et après cet âge, un système de décote/surcote sera appliqué. Ainsi, s’il prend sa retraite à 62 ans, un travailleur gagnera 10 % de moins par mois. Sur 1000 euros à taux plein, il perdra 100 euros par mois, soit 1200 euros par an. Si l’on se base sur l’espérance de vie actuelle, ce travailleur perdra 24 000 euros sur l’ensemble de sa retraite.
La jeunesse et le mouvement ouvrier doivent passer à l’offensive. Or des « journées d’actions » syndicales ne feront pas reculer le gouvernement. Il faut un puissant mouvement de grèves reconductibles dans plusieurs secteurs clés de l’économie. Les grèves du 5 décembre peuvent et doivent être le point de départ d’un tel mouvement.
Sur la question des retraites, on ne doit pas seulement s’opposer à la réforme du gouvernement. On ne doit pas se contenter du statu quo. Le mouvement ouvrier doit mobiliser sur la base d’un programme offensif : 1) L’abrogation de toutes les contre-réformes qui ont miné les retraites depuis 1993. 2) Le droit à une retraite à taux plein au plus tard à 60 ans, avec un maximum de 37,5 annuités de cotisations requises, selon des critères de pénibilité. Aucune pension ne doit être inférieure au SMIC, quel que soit le nombre d’années de cotisations. 3) La fin des exonérations des cotisations patronales et leur relèvement au niveau des besoins de financement des assurances vieillesse, famille et maladie. 4) L’intégration dans le secteur public des maisons de retraite privées et l’embauche massive de personnels dans ce secteur. 5) La nationalisation de toutes les banques privées pour financer des programmes sociaux, la construction d’hôpitaux, de maisons de retraite, de logements – avec les embauches correspondantes. 6) L’expropriation de tous les capitalistes qui, d’une façon ou d’une autre, feraient obstacle à ces mesures.
Le capitalisme a démontré qu’il ne pouvait plus maintenir nos acquis sociaux les plus fondamentaux. Il est incapable d’offrir une vie digne à l’ensemble de la population. Il condamne des millions de personnes âgées à la misère et à la solitude, après les avoir exploitées toute leur vie. Le socialisme mettra un terme à ce scandale. Il donnera aux personnes âgées de quoi vivre dignement. Mais il leur donnera aussi la possibilité de participer à la vie économique et sociale, c’est-à-dire d’enrichir la société de leur expérience et de leurs compétences.
Le succès de la mobilisation du 5 décembre peut avoir deux effets immédiats : renforcer la détermination des travailleurs mobilisés ; encourager les autres à entrer dans l’action. La journée de mardi permettra d’en juger. L’extension de la grève à de nouveaux secteurs, le 10 décembre, marquerait une étape décisive dans le développement de la lutte. L’extension des grèves reconductibles est la condition sine qua nonde notre victoire.
Le gouvernement le sait, le redoute, et donc multiplie les manœuvres de division. Cependant, sous l’impact du 5 décembre, les manœuvres contredisent les mensonges. Par exemple, lorsque le gouvernement promet des augmentations de salaire aux enseignants, afin de « compenser » la chute prévisible (et drastique) de leurs pensions, il reconnaît de facto ce qu’il nie depuis le début : avec le système « à points », les pensions vont brutalement chuter. Et pas seulement celles des enseignants. Elles baisseront pour l’écrasante majorité de la population. Plus grand monde, désormais, ne croit au mensonge grossier selon lequel la suppression des régimes spéciaux permettrait d’augmenter les petites retraites.
Edouard Philippe a déclaré qu’il dévoilerait « l’intégralité du projet de loi » le mercredi 11 décembre. Pourquoi ne l’a-t-il pas dévoilé avant, si ce projet est aussi « juste » qu’il le prétend ? Parce que le gouvernement voulait d’abord connaître le niveau de la mobilisation – et engager quelques manœuvres visant à désamorcer la grève dans les secteurs les plus mobilisés. Aux enseignants (très mobilisés), il promet vaguement des augmentations de salaire. Aux travailleurs de la SNCF et de la RATP, il promet une transition « graduelle » vers le nouveau système de retraites. Et si cela ne marche pas, si les enseignants et les cheminots ne reprennent pas le travail, le gouvernement dira à la population : « voyez : on a fait de sérieuses concessions aux enseignants et aux cheminots, mais ils continuent de vous pénaliser, vous, les gens raisonnables… ».
Cependant, une forte majorité des « gens raisonnables » soutiennent la grève, à ce stade. Surtout, nombre d’entre eux pourraient entrer dans l’action dans les jours qui viennent. Alors, les manœuvres du gouvernement s’effondreraient comme un château de cartes. Tout l’enjeu, pour notre camp, est d’y parvenir le plus vite possible, car les secteurs les plus mobilisés ne pourront pas tenir indéfiniment. Or le gouvernement, lui, ne reculera que face à un mouvement de grèves reconductibles qui s’élargit sans cesse à de nouveaux secteurs.
Le 5 décembre était marqué par une grande combativité, mais aussi par une grande radicalité politique. De très nombreux manifestants rejetaient non seulement la réforme des retraites, mais toute la politique du gouvernement. Dans le prolongement du mouvement des Gilets jaunes, dont le mot d’ordre central était : « Macron, démission ! », la mobilisation du 5 décembre débordait largement l’objectif affiché par les directions syndicales (le retrait de la réforme). Une femme en gilet jaune résumait parfaitement le point de vue de nombreux salariés mobilisés : « Je me bats pour ma retraite, bien sûr. Mais je me bats d’abord pour vivre dignement avant ma retraite. »
En deux phrases, cette travailleuse a donné la véritable mesure de la lutte actuelle. Les directions syndicales et les partis de gauche feraient bien de s’en inspirer, au lieu de limiter l’objectif du mouvement au seul retrait de la réforme des retraites.
La nécessité de mobiliser sur un programme plus large est si évidente, elle découle si nécessairement de toute la situation politique et sociale que Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, sort lui-même sans cesse des étroites limites qu’il a fixées au mouvement. Par exemple, il explique chaque jour qu’une augmentation des salaires permettrait d’assurer l’équilibre financier du régime général des retraites. En effet, il faut lutter pour une augmentation des salaires – non seulement pour financer les retraites, mais aussi et d’abord pour défendre le pouvoir d’achat des travailleurs. Mais dès lors, pourquoi ne pas inscrire l’augmentation des salaires dans le programme revendicatif du mouvement ? Pourquoi limiter ce dernier au retrait de la réforme des retraites ?
C’est que la direction de la CGT procède « par étape ». Elle demande le retrait de la réforme comme un préalable à la « négociation » d’une réforme progressiste, d’une réforme qui élèverait le niveau des pensions et baisserait l’âge du départ à la retraite – grâce, notamment, à une augmentation générale des salaires.
Problème : le gouvernement Macron ne négociera jamais rien de tel. Son objectif, c’est de baisser drastiquement le montant des pensions et, ce faisant, d’élargir le marché des retraites par capitalisation. Ce gouvernement ne négociera rien d’autre, car il est aux ordres de la classe capitaliste. Or la réforme des retraites que propose Martinez suppose une large ponction des profits capitalistes, soit l’exact contraire de ce que vise toute la politique du gouvernement Macron.
Au lieu de renvoyer la mise en œuvre d’une réforme progressiste des retraites – et d’une augmentation générale des salaires – à une impossible « négociation » avec le gouvernement Macron, la direction de la CGT devrait appuyer la mobilisation sur une plate-forme revendicative qui résume l’ensemble des revendications formulées par les travailleurs en lutte : augmentation des salaires, embauche massive de fonctionnaires, développement des services publics, abrogation des lois Travail, construction massive de logements sociaux, augmentation des pensions, baisse de l’âge du départ à la retraite, etc. Elaborer un tel programme n’est pas compliqué : il suffit d’avoir écouté ce que disaient les manifestants, le 5 décembre – et ces dernières années.
Encore une fois, un tel programme ne sera jamais mis en œuvre par le gouvernement Macron. Tous les travailleurs l’ont compris. Donc, le véritable préalable à une politique progressiste, ce n’est pas le retrait de la réforme des retraites ; c’est le renversement du gouvernement Macron. Cet objectif politique devrait couronner la plate-forme revendicative du mouvement actuel. Ceux qui pensent que cela nuirait à la mobilisation n’ont rien compris à l’état d’esprit des masses, au mouvement des Gilets jaunes et à la signification politique du 5 décembre. A leurs arguments subtils et creux, il suffit d’opposer les propos de la travailleuse que nous avons déjà cités : « Je me bats pour ma retraite, bien sûr. Mais je me bats d’abord pour vivre dignement avant ma retraite. »
Europe — de Emanuel Tomaselli, ICR Autriche — 16. 11. 2024
Amérique du nord — de la rédaction — 13. 11. 2024
Europe — de Jack Halinski-Fitzpatrick, marxist.com — 11. 11. 2024