Ce communiqué de nos camarades espagnols de Lucha de Clases date du 12 janvier. Depuis, 6 personnes ont été libérées.
A peine 48 heures après la grande manifestation qui s’est tenue à Bilbao, samedi, pour le respect des droits des prisonniers politiques basques, 16 personnes ont été arrêtées au Pays basque et à Madrid : 12 avocats de la gauche abertzale et 4 autres personnes que la Cour de Justice lie à Herrira, une organisation de soutien aux prisonniers politiques basques.
Certains des détenus sont les avocats de la défense dans le procès contre les 35 membres du Bureau national de Batasuna, procès qui devait commencer ce matin et qui, suite aux arrestations, a été suspendu. Parmi les détenus se trouvent l’avocate Amaia Izkoqui, aussi porte-parole de Sortu, et le sénateur de Bildu Iñaki Goioaga.
Lucha de Clases condamne cette nouvelle attaque contre les droits démocratiques.
Les détenus sont accusés de faire partie d’une organisation armée et impliquée dans de la fraude aux finances publiques. Ainsi, l’Etat cherche cyniquement à s’appuyer sur le rejet de la corruption institutionnalisée, dans la population, pour masquer ce qui n’est rien d’autre qu’un nouvel épisode dans la répression systématique de la gauche abertzale. Au cours de l’opération, la Garde civile est allée jusqu’à saisir les recettes de la manifestation de samedi (dont 90 000 euros saisis dans les locaux du syndicat LAB).
Cette opération met en lumière l’hypocrisie du gouvernement du PP, qui le dimanche se place en tête de la manifestation à Paris « pour la liberté d’expression » – et le lundi piétine la liberté d’expression du peuple basque et son droit de s’organiser, de se réunir et de manifester. Le gouvernement s’attaque également aux mouvements sociaux de gauche dans l’ensemble du pays. Même s’il est probable que la décision de procéder à ces arrestations était déjà prise, ce n’est pas un hasard si elles ont été ordonnées le lendemain de la grande manifestation à Paris. Il est clair que le gouvernement espagnol veut exploiter à ses propres fins réactionnaires – en Espagne et au niveau international – les événements tragiques qui se sont déroulés en France. Il cherche à se renforcer politiquement et à affaiblir la protestation sociale au Pays basque.
Rappelons que ces arrestations sont intervenues alors que sept anarchistes sont emprisonnés à Barcelone, qu’Alfon est condamné sans preuve pour sa participation à la grève générale, et que la loi Mordaza est adoptée, le tout dans un contexte d’intensification de la répression de l’Etat.
Toutes les organisations des travailleurs espagnols doivent condamner sans réserve cette nouvelle atteinte aux droits démocratiques du peuple basque et exiger la libération des 16 prisonniers, ainsi que la restitution immédiate des sommes d’argent saisies par la Garde civile.
Ahal Dugu – PODEMOS, qui a défendu de façon conséquente le droit à l’autodétermination, et qui pour cela obtient un appui croissant au Pays basque, doit tout particulièrement défendre avec énergie ces revendications.
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