Le mois d’avril a été une date importante dans l’histoire des grèves en Turquie. Des ouvriers turcs ont commencé une grève dans la métallurgie à Bursa (Bursa est la quatrième plus grande ville du pays) et dénonçaient le salaire relativement bas, les conditions de travail ( en mois de juin, par exemple, plus de 147 ouvriers ont eu un accident mortel), la pression et les décisions non-démocratiques des syndicats.
La tension entre directions syndicales et ouvriers a surtout débuté lors d’un accord entre le syndicat Türk-Metal (créé par la dictature militaire dans les années 1980) et l’Union des industries du métal de Turquie (MESS) : un accord a été signé et le ce contrat était une trahison des revendications ouvrières. Cela a déclenché une grève mais cette dernière est surtout une action de protestation et non d’une grève officielle contre le syndicat Türk-Metal. Par la suite, cette grève s’est propagée dans plusieurs entreprises : TOFAS ( une industrie automobile importante en Turquie), Renault, Ford, Türk Traktör (spécialisée dans la fabrication de tracteurs et de machines agricoles), etc..
La répression du gouvernement turc a été sévère contre les ouvriers de Renault : 47 grévistes sont sous l’accusation d’« arrêt de travail illégal », des briseurs de grève ont été embauché par la direction, etc… A partir du 21 mai 2015, des accords entre entreprise et ouvriers ont été conclus : les ouvriers de TOFAS ont réussi à conclure des accords, Renault a signé un accord avec 9 éléments en faveur des ouvriers. Même si la grève dans l’industrie automobile a été une réussite, la grève dans la métallurgie a continué son combat. La suite de cette lutte a touché plusieurs villes en Turquie : Izmir, Ankara, Izmit et plusieurs autres villes ont sollicité la voie de la solidarité et l’union de la force ouvrière. Aujourd’hui, certaines grèves ont cessé et plusieurs ouvriers ont été licenciés.
Cette action a été un succès dans la métallurgie et l’industrie automobile: des accords ont été signé en faveur des ouvriers mais cela reste toujours insuffisant pour le travail qu’ils mènent. Cette grève a démontré la face réelle des bureaucrates syndicaux, de l’injustice et des décisions non-démocratiques des bureaucrates et des entreprises. Suite à cette victoire dans une ville, cette petite vague peut créer une plus grande qui pourrait toucher la majorité des villes en Turquie et dans plusieurs domaines de l’industrie. Comme dirait un grand musicien qui a marqué la musique turque, Cem Karaca « Les gens ne pourront pas arrêter le flot d’enthousiasme des travailleurs ».
Europe — de Emanuel Tomaselli, ICR Autriche — 16. 11. 2024
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