Les images se sont gravées à jamais dans nos esprits : depuis près de deux ans, les Palestiniens montrent comment l’État israélien transforme leur vie et leur terre en un enfer quotidien. Les larmes de crocodile des gouvernements occidentaux ne trompent plus personne : dans les faits, ils soutiennent Israël. Seul le renversement des impérialistes en Israël et en Occident peut mettre fin au génocide !

Le parlement israélien a décidé d’occuper totalement la bande de Gaza. 1,7 million de Palestiniens sont entassés dans des gigantesques camps, où ils sont volontairement affamés, car coupés de toute infrastructure et de tout bien de première nécessité. 

Depuis des mois, Israël bloque à la frontière les camions transportant nourriture, lait pour bébé, médicaments et autres produits essentiels. Les centres de distribution sont des pièges mortels où les soldats de l’IDF ou des mercenaires tirent sur la foule désarmée.

Les déplacements de population et la famine, tout cela entre parfaitement dans le projet israélien annoncé ouvertement après le 7 octobre. Aucun gouvernement occidental n’a bronché, au nom du « droit absolu d’Israël à se défendre ».  Netanyahou a reçu un chèque en blanc pour, au cours des deux années suivantes, mettre en oeuvre son projet de nettoyage ethnique. 

En politique, ce ne sont pas les mots qui comptent, mais les actes !

Une enquête récente de l’UE documente en détail le génocide israélien par « famine, torture et apartheid ». Juridiquement, cela devrait conduire, pour l’UE, à la rupture de tout accord commercial avec Israël, ce qui représente tout de même un tiers du commerce israélien. Mais au final, ce qui compte, c’est le profit. Sans compter qu’Israël est le bras armé (et de plus en plus isolé) de l’impérialisme occidental au Moyen-Orient. 

Tous les soi-disant démocrates occidentaux ont défendu, couvert et financé cette stratégie. Mais toutes leurs excuses, leur renversement constant de responsabilités et leurs manipulations ont perdu leur effet, car des millions de personnes ont vu ce qui se passe réellement : Israël massacre et l’Occident couvre.

Parallèlement, ces gouvernements occidentaux osent encore parler de « droit humanitaire » et de « reconnaissance de la Palestine ». C’est de l’hypocrisie pure. Ces politiciens cherchent à masquer leur culpabilité, car la politique impitoyable de Netanyahou – y compris les guerres d’agression contre presque tous les pays de la région – provoque un immense mécontentement dans tout le Moyen-Orient. Leurs larmes de crocodile sont censées protéger leur image, compromise par leur alliance avec des génocidaires.

À cet égard, la classe dirigeante suisse pourrait presque passer pour cohérente : le ministre des Affaires étrangères, Cassis, défend publiquement Netanyahou. Alors qu’Israël affame tout un peuple, il parle de « violences des deux côtés », et de « guerre de désinformation» lors de meurtres documentés de Palestiniens, affirmant qu’il ne faut croire aucun des deux partis.

Démocratie pour qui ?

La réponse des « démocraties » occidentales à ceux qui dénoncent ces exactions et cette hypocrisie prend la forme de la répression. Aux habituelles accusations d’antisémitisme et de soutien au terrorisme s’ajoute la répression policière. À Berlin, un militant pro-palestinien risque 14 ans de prison pour dégradations. À l’Université de Berne, une conférence d’Amnesty International sur la situation humanitaire à Gaza a été censurée.

Pourtant, ces attaques contre la liberté d’expression et de réunion ne font qu’ajouter de l’huile sur le feu. Elles montrent encore plus nettement quels intérêts défendent les États occidentaux : non pas les droits humanitaires et démocratiques, mais les profits des impérialistes.

Comment mettre les impérialistes à genoux ?

L’énorme écho qu’a engendré la petite flottille emmenant à son bord Greta Thunberg et Rima Hassan, reflète cette perte de confiance généralisée envers toutes les institutions bourgeoises. Après deux ans d’horreur et de résolutions inutiles de l’ONU, des millions de personnes font plus confiance à douze militants qu’à tous les politiciens du monde réunis.

Le désir « d’agir » reste immense. L’esprit de sacrifice aussi. Toutes les conditions pour une offensive sont réunies. Mais ce qui freine constamment le mouvement, c’est le fait que ceux qui se sont placés à sa tête ne misent que sur des appels à la paix aux politiciens et aux institutions impérialistes, c’est-à-dire à ceux qui ont continuellement montrés qu’ils n’étaient pas les alliés des Palestiniens. 

Face à l’immense machine de guerre et de propagande des impérialistes, cette direction du mouvement pour la Palestine veut continuer les manifestations qui, de toute évidence, ne représentent pas une pression suffisante sur nos classes dirigeantes. La direction du mouvement ne voit pas une chose : il est essentiel que la classe ouvrière agisse comme une force indépendante. C’est la seule force sociale capable de mettre les impérialistes à genoux. 

La manifestation de fin juin illustre cela : le PS et les syndicats ont appelé – enfin – à un rassemblement pour la Palestine à Berne. Le travail de mobilisation était limité. Pourtant, vingt mille personnes se sont rassemblées sur la Place fédérale – la plus grande mobilisation depuis l’automne 2023. Cela témoigne de l’immense volonté de lutter. Mais une fois de plus, celle-ci s’est soldée par un appel diplomatique au Conseil fédéral pour qu’il « [reconnaisse] sans réserve le droit du peuple palestinien à l’autodétermination collective ». 

Le fait que les organisations ouvrières, jusqu’ici silencieuses, se mobilisent enfin représente un pas dans la bonne direction. Mais leur programme freine le mouvement. Leurs revendications se sont déjà révélées inutiles. La majorité des manifestants était politiquement bien plus avancée !

Ce dont les manifestants ont besoin, c’est d’une stratégie et d’un programme pour lutter réellement contre le génocide et l’impérialisme. Un programme révolutionnaire fondé sur la puissance de la classe ouvrière internationale et des opprimés du monde entier !

La seule voie à suivre !

Depuis le 7 octobre, le PCR est intervenu avec ce programme, en pleine solidarité avec les Palestiniens. Nous savions ce que les dirigeants sionistes allaient faire. Dès le 11 octobre, nous avons été diffamés dans les journaux bourgeois, on nous a traités d’antisémites et d’appologistes du terrorisme. La classe dirigeante voulait nous ériger en exemple. Le message était destiné à toute la gauche : « Cela vous arrivera aussi, si vous osez dénoncer ce qui se passe ! » Mais nous avons fait exactement cela.

Nous ne soutenons pas la solution à deux États, selon nous, un piège sanglant pour les Palestiniens. Ce qui se vérifie plus le temps avance, Israël montrant de plus en plus que sa survie en tant qu’Etat sioniste nécessite l’éradication des Palestiniens. 

Tandis que les diplomates bourgeois se contentent de demander des cessez-le-feu, préparant déjà leur soutien à Israël lors de la prochaine escalade, nous affirmons, même sous les attaques médiatiques, qu’il faut renverser l’impérialisme israélien.

Les Palestiniens seuls ne peuvent pas vaincre l’IDF. Leurs véritables alliés sont la classe ouvrière et tous les opprimés du Moyen-Orient, et non les élites régionales qui se contentent de paroles. La lutte commune contre tous les dirigeants corrompus, à commencer par les marionnettes américaines en Jordanie et en Égypte, sera le point de départ d’une nouvelle révolution arabe.

Le Moyen-Orient est une région extrêmement riche. Il n’existe aucune raison objective pour la pauvreté et la guerre, sinon l’impérialisme et la division selon l’ethnie, la religion, la culture. Nous luttons pour une fédération socialiste de l’ensemble du Moyen-Orient. Ce ne sera pas simple, mais c’est la seule perspective réaliste pour mettre fin aux divisions, expulsions et oppressions, gérer collectivement les richesses et garantir une coexistence pacifique et démocratique des peuples. C’est aussi la seule perspective qui permet de diviser la société et l’armée israéliennes selon les lignes de classe. 

Il est clair qu’avec le capitalisme et l’impérialisme, la seule perspective est l’enfoncement de la région dans la barbarie et le génocide – à Gaza et au-delà.

La classe ouvrière doit monter sur scène !

En Occident, nous ne sommes pas spectateurs. Nous jouons un rôle décisif. Là où les massacres prévalent (comme pendant les quinze ans de guerre civile libanaise) et où des dirigeants réactionnaires sont installés (comme aujourd’hui en Syrie), l’Occident laisse derrière lui une longue traînée de sang. Notre tâche est d’organiser la lutte contre les fauteurs de guerre ici. Mais cela n’est possible que si l’on comprend contre qui on se bat, et où se trouve notre véritable pouvoir.

Qui fabrique tout le matériel de guerre et qui l’expédie ? Et qui peut refuser de le fabriquer ou de le transporter ? Des dockers dans toute l’Europe ont prouvé que la classe ouvrière organisée peut enrayer la machine de guerre. Mais pas seulement : qui produit et organise tout ce dont nous avons besoin pour survivre ? C’est la classe ouvrière !

Ce qui unit les travailleurs occidentaux à la lutte des Palestiniens, ce sont nos ennemis communs : les mêmes politiciens – les Cassis et Trump de ce monde – soutiennent les génocides et préparent leurs armées pour des guerres impérialistes. Pour cela, ils économisent sur l’éducation, la santé et le social – et créent encore plus de malades, de pauvres, et de morts ! Nous répondons : Des livres et pas des bombes ! Des soins, pas des armes !

La classe ouvrière ne profite pas de l’impérialisme. Contrairement aux capitalistes, elle n’a aucun intérêt à subventionner un belliciste enragé au Moyen-Orient.

Elle a le pouvoir de prendre en main la production sociale – sans exploiteurs ni fauteurs de guerre – et de l’organiser de manière solidaire et durable selon les besoins des populations.

Aucune solution simple

Ce programme révolutionnaire de la classe ouvrière est la seule voie pour la libération de la Palestine. Le chemin est long et semé d’embûches, mais c’est le seul qui mène au but.

C’est pourquoi les membres du PCR se sont engagés dans le mouvement pour la Palestine. Nous nous sommes organisés dans les universités, écoles et lieux de travail pour défendre une solution révolutionnaire mettant fin une bonne fois pour toutes au massacre impérialiste.

Mais nous gardons aussi un sens des proportions. Nous sommes encore trop faibles pour rallier une majorité de la classe ouvrière  à ces idées. Alors, il n’y a pas d’autre option que de construire le parti capable d’ancrer ce programme dans le mouvement.

Si tu es indigné par ce bain de sang continu et si tu es convaincu qu’aucun appel moral ne peut influencer Cassis, Netanyahou et leurs complices, alors c’est le parti qu’il te faut.

Rejoins-nous dès aujourd’hui dans la lutte contre le capitalisme et l’impérialisme. Nous avons un monde à gagner !