Depuis une semaine, les étudiants occupent la cafétéria de l’université de Genève, pour demander, entre autres, des repas à 3 francs et l’internalisation de la cafétéria. Cette lutte contre la précarité grandissante des étudiants peut seulement aboutir si elle est menée de front avec les salariés de l’uni et la fonction publique !
Comment avancer ?
La précarité qui touche les étudiants et celle de l’ensemble des salariés est le résultat de la même politique d’austérité, qui est la conséquence de la même crise du capitalisme. Le rectorat déclare ne pas pouvoir débloquer de fonds pour subventionner des repas bon marché, il déclare dans le même temps ne pas pouvoir garantir des conditions d’emploi stables et dignes à ses salariés. Tant le corps enseignant intermédiaire qui travaille pour un salaire de misère, que pour les employés de ménage et les vendeurs des cafétérias, et autres services externalisés.
Ces conditions de vie et de travail sont les mêmes en dehors de l’université. Partout le capitalisme est en crise, partout les patrons cherchent à maintenir leurs profits en attaquant leurs salariés par des baisses de salaire, augmentations du temps de travail, licenciements… l’État bourgeois garantit lui aussi que la crise soit entièrement payée par la classe ouvrière: en particulier, la fonction publique et ses salariés sont durement attaqués.
Contre l’austérité: qui paie ?
Ces coupes dans la fonction publique ne sont pas nouvelles: Déjà l’année passée, le canton de Genève attaquait les salaires et les annuités des fonctionnaires publics – entre autres le personnel des soins et les enseignants, qui ont répliqué par une série de grèves, et fait reculer le conseil d’état partiellement avec ses attaques. Cette année, la ville de Genève fait de même au niveau communal, ce à quoi les travailleurs ont à nouveau répondu par une grève historique fin septembre, impliquant des nouveaux secteurs comme le personnel de la voirie et la petite enfance. Les déficits de l’État sont toujours aussi énormes, et les caisses doivent être renflouées. Aujourd’hui, de nouvelles attaques sont à l’ordre du jour, contre les salariés, alors même que ces mêmes déficits sont le résultat des cadeaux fiscaux et des paquets de sauvetage pour les patrons pendant la crise. Or cette crise n’est qu’une conséquence logique du système capitaliste. Et l’accroissement de la concurrence entre entreprises qui en résulte pousse les patrons à restaurer leurs profits. Cela signifie concrètement que les attaques sur les salariés ne s’arrêteront pas. Et que pendant que les travailleurs sont attaqués, une poignée de multinationales continue de s’enrichir, de s’accaparer tout le produit de ce travail. Si elles étaient bien réparties, ces richesses pourraient permettre une vie agréable pour l’ensemble de la population. Sous le contrôle démocratique des salariés, on pourrait garantir tant des conditions de travail dignes dans les cafétérias, que des repas à bon prix pour les étudiants. Et la même chose s’applique à l’ensemble de l’économie capitaliste. Mais ces richesses sont concentrées entre quelques mains. En Suisse, 300 personnes possèdent 700 milliards de francs. Il faut exproprier les super-riches et les grandes entreprises pour rendre ces moyens à disposition de la population!
Organisons-nous !
Si l’austérité est une nécessité de la crise du capitalisme, il devient clair que la lutte contre l’austérité est la lutte contre le capitalisme. Il s’agit de sortir des limites imposées par le profit, et de mettre au centre les besoins de l’écrasante majorité de la population. Nous ne pouvons pas nous limiter à des appels à la moralité du gouvernement. Nous devons lui imposer notre volonté.
Seuls les salariés, en faisant la grève, ont le pouvoir de faire pression sur l’État bourgeois. C’est pourquoi les étudiants doivent impérativement se battre aux côtés des salariés, qui subissent la même austérité. L’occupation de la cafétéria était un pas important pour déclencher la mobilisation autour de la revendication des repas à bon prix. Mais on ne peut pas se contenter d’une cafétéria gérée par les étudiants. Cela risque même de nous éloigner des prochains pas nécessaires: la lutte contre l’austérité. Le personnel de la cafétéria doit être impliqué dans la lutte, et les ressources du mouvement ne doivent pas être absorbées par la gestion d’une cafétéria, mais entièrement à l’extension du mouvement ! Les syndicats doivent jouer un rôle actif dans la convergence de ces luttes. Notre mot d’ordre est : Étudiants et travailleurs même combat !
Il faut une mobilisation commune et déterminée des étudiants et des salariés de l’université et de la cafétéria, et en général. Nous devons élaborer un programme clair et des revendications déterminées pour lutter ensemble contre nos ennemis communs: le rectorat et le Conseil d’État, soumis à la logique d’austérité qu’impose le capitalisme.
◦ Des bourses inconditionnelles et l’abolition des frais de scolarité !
◦ Une surface habitable moins chère – un plafonnement des loyers !
◦ Nous ne payons pas non plus votre crise économique : interdiction de licenciement, garantie salariale à 100 % et réduction du temps de travail !
◦ Salariés, apprentis et étudiants décident eux-mêmes des mesures nécessaires pour assurer des bonnes conditions d’études et de travail
◦ Il faut des assemblées générales dans les universités, les écoles et les entreprises pour pouvoir nous organiser contre l’austérité!
◦ Pour une campagne des syndicats et des organisations étudiantes pour convoquer de telles réunions ! Ce n’est qu’ensemble que nous gagnerons.
Ambroise T., ASEMA
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