Le 10, 11 et 12 novembre, une grève historique s’est déroulée à Genève. La raison ? Le Conseil d’État genevois suscite la colère des fonctionnaires avec son budget pour l’année 2016, qui prévoit de nouvelles coupes. Genève n’est pourtant pas un cas isolé dans ces mesures d’austérité en Suisse, ni dans ses luttes contre celles-ci.
Action contre le budget d’austérité de Lucerne:
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5% c’est la baisse qu’annonce le Conseil d’État genevois du coût des fonctionnaires sur 3 ans. Les raisons énoncées sont la préparation à la Réforme sur l’Imposition des Entreprises III (RIE III) qui ferait perdre des rentrées importantes au canton de l’ordre de 500 millions de francs par année. On peut aussi citer la problématique du franc fort qui fragilise l’économie suisse. Encore une fois, les classes dominantes font reposer sur le dos des salarié-e-s et des usager-ère-s le poids de la crise.s. La riposte s’est donc déroulée sur trois jours, ce 10, 11 et 12 novembre avec la grève de la fonction publique.
Pour plus de détails, voir l’aritcle « Offensive éclair contre la fonction publique ».
Des mesures touchant toute la Suisse
Mais à Genève, la lutte semble isolée et nous n’avons que très peu écho de ce qui se passe au-delà des frontières de notre canton. Pourtant, lorsqu’on s’y intéresse, l’on peut voir que beaucoup de cantons vivent des situations très similaires et que des coupes importantes sont prévues dans de nombreux budgets pour l’année prochaine. Et rien de nouveau sous le soleil : ces mesures s’inscrivent dans une politique néolibérale bien ancrée, et même si, ici, nous parlons des mesures pour l’années 2016, cette année 2015, qui est sur le point de s’achever, a vu de nombreuses mobilisations contre des attaques similaires, autant contre celles qui concernent les budgets pour l’année 2016 que contre les mesures déjà appliquées en 2015.
Par exemple, le 10 septembre dernier, la ville de Liestal (Bâle-Campagne), face à la décision de supprimer 400 emplois du secteur public d’ici 2019 et de faire des économies drastiques dans le secteur public, s’est confrontée à près de 2000 fonctionnaires et étudiants qui ont manifesté contre ces mesures. La présence des étudiants aux côtés des fonctionnaires dans cette manifestation n’est pas sans rappeler la grève du 29 janvier qui, à Genève, réunit plus de 1000 étudiants en grève. En mars, c’est à Berne, que des étudiants manifestaient contre les coupes budgétaires dans le domaine de l’éducation. On peut observer ici une mobilisation importante des jeunes qui s’opposent à l’austérité pour défendre leurs droits à une éducation de qualité. À Lucerne, avant même la présentation du budget 2016 et d’un plan d’austérité qui prévoit des « économies » de 110 millions de francs par année à partir de 2017, une manifestation contre la politique d’austérité du canton avait eu lieu devant le ministère des finances.
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<blockquote class= »twitter-tweet » lang= »en »><p lang= »de » dir= »ltr »>Heute sind noch mehr Menschen da, um gegen die Sparpolitik der rechtsbürgerlichen Regierung zu demonstrieren! <a href= »http://t.co/YFJGS7VR44″>pic.twitter.com/YFJGS7VR44</a></p>— Adil Koller (@AdilKoller) <a href= »https://twitter.com/AdilKoller/status/641982907045822464″>September 10, 2015</a></blockquote>
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« Aujourd’hui nous sommes encore plus de monde pour protester contre la politique d’austérité du gouvernement bourgeois de droite » – rassemblement contre les coupes dans l’éducation à Liestal
Ne nous y trompons pas, la problématique de l’austérité est bel et bien une question nationale. Nous voyons bien que les mêmes coupes sont appliquées canton après l’autre et que la principale conséquence de ce mode opératoire est l’isolation des luttes énoncées précédemment. Les raisons énoncées pour justifier les coupes budgétaires dans le canton de Genève sont identiques à celles énoncées dans les autres cantons : des dettes trop élevées, la RIE III ou encore une économie fragilisée par le franc fort. Et ces raisons sont étroitement liées à la crise du capitalisme, dans laquelle nous nous trouvons, et encore une fois les responsables de cette crise font payer doublement le peuple pour leurs fautes à eux. « Diviser pour mieux régner » prend tout son sens ici et le fédéralisme suisse offre les conditions parfaites pour que cet adage soit appliqué. Séparées, les forces de gauche sont trop faibles au niveau régional et cantonal pour créer un véritable rapport de force et obtenir des résultats. Pour le cas de la RIE III, le fait qu’on laisse les cantons décider de l’application favorise la concurrence fiscale intercantonale. Alors que les syndicats, qui eux ont un champ d’action à l’échelle nationale, ne semblent rien faire pour tenter d’unifier et renforcer ces luttes, la JSS (Jeunesse Socialiste Suisse) a accepté, à son assemblée des délégués du 31 octobre à Lucerne, une résolution ayant ces buts dans les luttes de la jeunesse comme les mouvements rassemblant les étudiants énoncés ci-dessus.
Ces luttes pourraient augmenter leur efficacité de manière exponentielle en se rassemblant, c’est pourquoi il est nécessaire de s’unir et ainsi faire barrage à leur division et faire plier ces mesures d’austérité qui sont en train de se généraliser !
Stéphanie Gomes
JS Genève
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