L’association estudiantine « Marxist Society Fribourg » voulait organiser le 12 octobre 2023 à l’université de Fribourg, un évènement sur la question actuelle de la Palestine. La direction de l’UNIFR l’a interdit sous prétexte que ce serait une forme « d’incitation à la violence » (art. 261bis CP, une accusation tout à fait sérieuse !). En plus de l’interdiction de l’évènement en question, l’association s’est faite retirer ses droits et est menacée de fermeture. Les membres de l’association courent également le risque de sanctions disciplinaires. De plus, le jour de l’évènement la police était sur les lieux et a intimidé les étudiants.
Jusqu’à ce moment, Marxist Society Fribourg pouvait librement utiliser les salles universitaires, notamment pour tenir d’autres évènements publics sur des questions tout aussi politiques (lutte des classes, écologie, oppression des femmes etc) avec des positions pas moins radicales. Cela ne semblait pas déranger la direction universitaire, jusqu’à la question très concrète du conflit israélo-palestinien !
Après l’éclatement des tensions du 7 octobre 2023, les institutions dirigeantes et tous les partis politiques en Suisse se sont immédiatement rangés du côté de Israël . Une répression politique grave a rencontré tous ceux qui ont osé exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien. Les manifestations étaient interdites dans toute la suisse alémanique, des conférences qui défendaient la Palestine se sont faites censurer dans les universités de Berne et Zurich en plus de Fribourg. A l’université de Bâle, le rectorat a censuré un message de solidarité des étudiants de master en sciences sociales. Un débat organisé par des étudiants devant un gymnase à Berne a été empêché par un déploiement de police. Sans parler de l’hypocrisie médiatique qui n’hésitait pas à traiter les mouvements de solidarité pour la Palestine d’antisémites et de leur reprocher de soutenir le terrorisme ou d’inciter à la haine ! Soyons clairs: l’antisionisme n’a absolument rien à voir avec l’antisémitisme. Et se solidariser avec un peuple opprimé et massacré n’a rien à voir avec un appel à la violence ou du soutien au terrorisme.
Le massacre de Gaza a désormais dépassé le chiffre macabre de 10 000 morts, la plupart des femmes et des enfants, tandis que plus d’un million de personnes ont été déplacées et n’ont nulle part où aller. Des crimes de guerres atroces ont été commis par l’Etat impérialiste sioniste. C’est un nettoyage ethnique des palestiniens qui est en cours. Le gouvernement israélien légitime cette action en qualifiant les habitants de la bande de Gaza „d’animaux humains“ par la voix du ministre de la Défense. Tout peuple traité de cette manière a le droit de se défendre. Le droit de lutter contre l’impérialisme et l’oppression coloniale est un pilier de la dignité humaine. Et il est ancré dans le droit international. La couverture médiatique extrêmement partiale légitime – sous l’apparence de la neutralité – la campagne de bombardement en cours et les violations flagrantes du droit international par l’armée israélienne.
Cette campagne médiatique ne reflète pas l’attitude de la population! Une large couche de la population en Suisse et partout dans le monde condamne la guerre de vengeance israélienne et se solidarise avec la population de Palestine et sa lutte contre l’oppression. C’est un droit fondamental de manifester publiquement cette solidarité ! De telles interdictions constituent une violation massive des droits démocratiques fondamentaux.
Nous dénonçons cette censure politique et revendiquons le droit de défendre ouvertement la Palestine et donc :
Europe — de Emanuel Tomaselli, ICR Autriche — 16. 11. 2024
Amérique du nord — de la rédaction — 13. 11. 2024
Europe — de Jack Halinski-Fitzpatrick, marxist.com — 11. 11. 2024