En 1901, Lénine publie un ouvrage longtemps attendu : Que Faire ?. Ce chef d’œuvre de la littérature marxiste est un véritable mode d’emploi pour tous ceux qui souhaitent construire un parti sur le modèle bolchévique et lutter sérieusement pour la chute du capitalisme. Dans cet article, nous expliquons pourquoi ce livre est toujours si important aujourd’hui, et pourquoi chaque communiste devrait s’imprégner de son contenu.
Après l’arrestation des délégués du premier congrès du parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR) en 1898, le désordre s’installe dans le mouvement marxiste en Russie. Le dilettantisme s’installe, caractérisé par un manque de clarté politique ainsi que organisationnelle. Le désordre règne dans les petits cercles marxistes isolés dans tout le pays.
Dès son retour de l’exil sibérien, Lénine part pour l’ouest de l’Europe, où il s’associe, avec Martov et Potressov, aux vétérans du mouvement marxiste, Plekhanov, Zassoulitch et Axelrod. Ils fondent ensemble le journal Iskra, dans le but de résoudre ces problèmes. Avec ce journal, ils travaillent à réunir les éléments épars, et à donner au parti une direction, une organisation, et une ligne politique claire.
Leurs efforts se heurtent à de la réticence. Un courant de pensée au sein du parti concède la situation difficile des marxistes, et voit même dans celle-ci une force ; il soutient avec enthousiasme les méthodes sans clarté ni professionnalisme du mouvement des travailleurs, et idéalise sa nature purement spontanée, au lieu de le pousser au niveau d’une organisation consciente et structurée sous une direction communiste. Ce courant est appelé « économisme ».
Pour Lénine et son entourage, il est crucial de mener un combat politique contre ce courant, afin de dépasser la crise d’adolescence du mouvement et le faire entrer dans l’âge adulte. Lénine s’y attelle avec force, par des débats des plus incisifs.
Le court ouvrage Que Faire ? est le résultat de cette polémique. Ce chef d’œuvre de la littérature marxiste est rempli d’enseignements pour la construction d’un parti révolutionnaire à notre époque ; il reste une lecture indispensable pour tout communiste sérieux.
À partir du milieu des années 1890, l’agitation prend de l’ampleur de manière spectaculaire parmi les travailleurs en Russie. Des grèves éclatent dans toutes les grandes usines. Les marxistes se lancent dans le mouvement en s’appuyant sur les revendications économiques. Souvent, un tract du POSDR dévoilant les problèmes d’une usine suffit à pousser les ouvriers à la grève.
Ce mouvement est spontané et embryonnaire. Il pose les bases pour le développement d’une réelle conscience de classe. Cependant Lénine et les adhérents de l’Iskra comprennent que le rôle d’un parti d’avant-garde de la classe ouvrière est d’élever le niveau de conscience de celle-ci, de transformer ces prémices de conscience de classe en une compréhension révolutionnaire claire.
Quand les travailleurs commencent à se retourner contre leurs patrons, il devient nécessaire de lever leur regard : c’est-à-dire d’expliquer que l’ennemi n’est pas seulement leur patron, mais l’ensemble des patrons, qu’ils forment une classe, alliée aux propriétaires fonciers et à l’autocratie tsariste.
Dans l’optique de devenir une force de lutte capable de défier l’autocratie, le mouvement doit alors compléter sa base idéologique économique par une agitation et une propagande pleinement politiques – autrement dit, d’élever cet éveil semi-conscient au niveau d’un mouvement révolutionnaire pleinement conscient et organisé.
Au contraire, les adeptes de l’économisme exaltent la spontanéité du mouvement des travailleurs. Les rédacteurs du journal Rabocheye Delo reprochent à Lénine et à ses partisans de donner trop de valeur à la théorie ainsi qu’à la lutte politique – qui soi-disant ne seraient adaptées qu’aux intellectuels et aux travailleurs éduqués – au détriment du travail « pratique » quotidien et de la simple agitation économique, qui s’adresse au « travailleur moyen ».
Selon eux, la conscience politique émergerait automatiquement de la lutte économique : « La politique émane de l’économie ». L’intervention d’une avant-garde pour élever cette conscience serait donc obsolète. Il serait suffisant que les marxistes encouragent avec entrain les mouvements de grève, et les travailleurs s’occuperaient du reste.
Lénine explique que les travailleurs sont bien plus conscients même que les marxistes de leur exploitation économique. Si les marxistes limitaient leur agitation à répéter aux travailleurs ce qu’ils savent déjà, ils ne feraient que les ennuyer. Il existe, encore aujourd’hui, des sectes soi-disant « marxistes », qui pensent, comme les économistes, que les travailleurs ne sont intéressés que par leur pain quotidien.
Bien que ces sectes modernes ne jurent que par Lénine, elles ne le comprennent pas du tout. Elles tentent de trouver des raccourcis vers les travailleurs « arriérés », en diluant les idées, et, en ce sens, elles les traitent comme des enfants : « Messieurs les champions de “l’ouvrier moyen”, (…) vous insultez l’ouvrier à vouloir toujours vous pencher vers lui avant de lui parler de politique ouvrière ou d’organisation ouvrière. Redressez-vous donc pour parler de choses sérieuses, et laissez la pédagogie aux pédagogues, et non aux politiques et aux organisateurs ! »
Lénine leur reproche de réduire le rôle de membre du parti à celui de secrétaire syndical, en se restreignant aux questions économiques.
Ce qui, au contraire, est nécessaire est un parti basé sur des révolutionnaires professionnels endurcis à la théorie marxiste et pouvant agir comme représentants du peuple : c’est-à-dire exposer l’entièreté de la logique interne du capitalisme et former les travailleurs à sa compréhension, et incorporer des rapports et analyses pour les aider à reconnaître la luttes des classes sous tous ses différents aspects.
Lénine explique qu’en dehors des questions économiques, il existe beaucoup d’autres formes d’agitation et de propagande capables d’atteindre et de former les masses :
« Pourquoi les punitions corporelles infligées aux paysans, la corruption des fonctionnaires et la façon dont la police traite le « bas peuple » des villes, la lutte contre les affamés, la campagne de haine contre le peuple aspirant aux lumières et à la science, l’extorsion des impôts, la persécution des sectes, le dressage des soldats et le régime de caserne infligé aux étudiants et aux intellectuels – pourquoi toutes ces manifestations de l’oppression et mille autres encore, qui ne sont pas liées directement à « la lutte économique », seraient-elles en général des moyens et des occasions moins « largement applicables » d’agitation politique, d’entraînement de la masse à la lutte politique ? »
C’est seulement quand les travailleurs reconnaissent qu’ils ne sont pas seulement en conflit avec leur patron, mais avec toute la classe capitaliste, l’État, les médias, et l’idéologie dominante, quand ils comprennent réellement le contenu des phrases des politiciens et les forces et faiblesses des autres classes, qu’ils peuvent se préparer à la lutte finale pour le socialisme. Le rôle des communistes est d’organiser la classe ouvrière et de lui offrir une compréhension politique exhaustive, en commençant par la couche la plus avancée.
Mais au lieu d’avoir pour but de guider les travailleurs et d’élever leur compréhension politique, les économistes demeurent à un niveau qui, selon eux, correspond à celui des travailleurs.
Ils raillent les « théoriciens » du parti, qu’ils accusent d’élitisme parce qu’ils osent aborder des sujets qui soi-disant dépassent l’intérêt et la compréhension du « travailleur moyen ». Essentiellement, ils exaltent l’arriération et l’ignorance de la classe ouvrière et, avec des paroles démagogues sur « les masses », contribuent à la propagation des pires préjugés sur les « dirigeants » et théoriciens du parti.
Au lieu de soutenir le mouvement pour le faire croître par-delà sa phase embryonnaire, cet « ouvriérisme », comme l’appellent les marxistes, l’y maintient artificiellement. En abandonnant le combat politique, ils laissent à la bourgeoisie libérale le contrôle de l’influence politique de la classe ouvrière.
Dans Que Faire ?, Lénine s’oppose à ce mépris de la théorie – fondée sur l’argument de la nécessité de se concentrer sur des actions « petites » et « pratiques » qui, à l’époque comme aujourd’hui, mènent à l’asservissement politique à la bourgeoisie libérale :
« On peut ensuite prendre mesure du manque de tact dont fait preuve le journal Rabocheye Delo quand, avec une mine triomphante, il reprend les mots de Marx : « Tout pas fait en avant, toute progression réelle importe plus qu’une douzaine de programmes. » Répéter ces mots dans un moment de désarroi théorique équivaut à clamer lors d’un enterrement : « Que chaque jour soit aussi heureux que celui-ci ! ». Lénine réplique : “Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire On ne saurait trop insister sur cette idée à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites de l’action pratique va de pair avec la propagande à la mode de l’opportunisme. Nous voulons maintenant indiquer que le rôle d’avant-garde ne peut être incarné que par un parti guidé par une théorie avancée. »
C’est dénigrer la classe ouvrière que de prétendre que celle-ci ne s’intéresse pas à la théorie ou ne la comprend pas. Quand la théorie est expliquée de manière simple et vivante, quand les marxistes exercent de l’agitation et de la propagande efficace sur les thèmes les plus divers, alors les travailleurs – à commencer par la couche la plus avancée – sont capables de la comprendre. La force de la théorie marxiste consiste en sa vérité. Les travailleurs font l’expérience de ces vérités dans leur propre vie.
Une courte remarque complémentaire : Nous nous devons de noter que Lénine, pendant le combat contre cette déformation du marxisme, a admis avoir parfois poussé trop loin l’opposition à l’économisme. Un exemple en est une formulation qu’il emprunta à Kautsky, sans jamais ensuite la réitérer : la classe ouvrière, « par uniquement sa propre force, n’est capable de développer qu’une conscience trade-unioniste [syndicaliste] ».
Ceci est manifestement une erreur ; elle provient d’une exagération. Comme Lénine explique lui-même dans son ouvrage, cette thèse est une grossière sursimplification. Malgré cela, un bon nombre de soi-disant léninistes répètent ces mots. En vérité, l’Histoire regorge d’exemples de travailleurs ayant tiré des conclusions politiques avancées, sans qu’elles aient été apportées par les marxistes. On peut citer celles du chartisme « physical force » en Grande-Bretagne dans les années 1830.
Toutefois, Lénine accentua avec raison le rôle essentiel du parti révolutionnaire dans la lutte politique, dont les premiers cadres peuvent provenir de toutes les classes – en Russie, ils incluaient non seulement un grand nombre d’étudiants, mais aussi des enfants de capitalistes et d’aristocrates – et dont la construction est, jusqu’à un certain point, indépendante de la croissance du mouvement ouvrier.
Les économistes ont montré du doigt tous les problèmes réels auxquels faisait face le mouvement marxiste – en particulier les méthodes d’amateurs menant à des descentes de police – mais en ont tiré les mauvaises conclusions.
Ils en ont tenu pour principal responsable le fait que les étudiants avaient pendant longtemps été prépondérants dans la direction des cercles marxistes. Ils plaidaient pour que le travail des étudiants soit délaissé au profit d’un parti de travailleurs « large » : pour un parti des « masses », pas des « dirigeants ».
Lénine explique que le contraire d’une organisation relâchée, mal dirigée, et manquant de discipline n’est pas une organisation formée uniquement de travailleurs, mais est une organisation disciplinée, bien dirigée, centralisée, et composée de révolutionnaires formés et professionnels. En outre, il ne pensait pas que ce professionnalisme et cette discipline ne s’appliquait qu’aux permanents, rémunérés par le parti, mais à l’ensemble du parti. Il explique ainsi dans le premier numéro de l’Iskra qu’un révolutionnaire professionnel est une personne qui voue toute sa vie à la révolution, pas seulement ses soirées libres. Que cette personne soit intellectuelle, étudiante ou employée n’a pas d’importance.
Pour expliquer ce point, Lénine a établi une comparaison directe entre la guerre de classe et la guerre traditionnelle. Il est souvent arrivé dans l’histoire qu’une armée, petite mais disciplinée, avec de bons officiers, ait vaincu des armées plus grandes, composées de soldats nombreux mais dirigées par de mauvais officiers. Il en va de même pour la guerre de classe. Un parti révolutionnaire – s’il veut être efficace – doit être construit autour de cadres formés et aguerris politiquement et techniquement.
La seule façon pour un tel parti d’atteindre à la fois la clarté politique et l’unité d’action est de recourir au centralisme démocratique. Cela implique de larges discussions démocratiques dans tout le parti avant de prendre une décision, afin d’atteindre une clarté maximale et d’élever la compréhension à un niveau supérieur. Mais une fois la décision prise, l’unité disciplinée dans l’action est indispensable.
Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui, dans la soi-disant gauche, se moquent du centralisme démocratique, car ils gobent les mensonges des historiens bourgeois qui veulent noircir le nom de Lénine en l’associant au stalinisme, en assimilant à tort le centralisme démocratique au monstrueux centralisme bureaucratique de la dictature de Staline.
Les gauchistes qui croient en ce mythe ont le sentiment d’avoir trouvé, avec leurs réseaux « larges » et lâches, quelque chose de bien plus « démocratique » que le parti centralisé de Lénine. Cependant, leurs « innovations » conduisent inévitablement à l’ascension de cliques bureaucratiques, à des directions non élues sans obligation de rendre des comptes et finalement au désastre. C’est exactement ce que Lénine voulait éviter.
Pour nous, en tant que communistes révolutionnaires sérieux, la construction d’une organisation disciplinée composée de révolutionnaires professionnels, consolidés dans la théorie marxiste, n’est pas une simple chimère. C’est la condition absolument indispensable à la construction d’un parti révolutionnaire combatif, capable de rivaliser pour la direction politique de la classe ouvrière. La révolution d’octobre a prouvé une fois pour toutes la justesse de la conception de Lénine. Pour nous, Que faire ? demeure un guide indispensable sur le chemin de la fondation d’une Internationale communiste révolutionnaire.
Une fois clarifiée la nécessité d’un parti de révolutionnaires professionnels, se pose alors la question de la façon d’y parvenir. Comment créer un parti de cadres ? La réponse de Lénine était claire : le mouvement révolutionnaire a besoin d’un journal marxiste panrusse.
Les économistes étaient perplexes. Pour eux, la question d’un plan ne se posait même pas, et le plan de Lénine leur paraissait trop intellectuel, très « littéraire ». Ils préféraient se concentrer sur le travail « pratique », c’est-à-dire « construire le mouvement », collecter des fonds pour les grèves, etc. etc.
Pourtant, les révolutionnaires existaient déjà en Russie ! Ils tentaient déjà de se former et de se professionnaliser. Le problème était que ce travail était mal coordonné. Les groupes d’une partie du pays ne pouvaient pas apprendre de l’expérience d’autres régions. La nouvelle d’une grève dans l’Oural ou d’un massacre dans les campagnes n’était pas entendue dans le reste du pays. Un matériel théorique de qualité n’atteignait que rarement les groupes locaux et le lien avec la direction nationale était, dans les meilleurs cas, lacunaire. Des journaux locaux étaient créés partout, puis supprimés après une vague d’arrestations par l’Okhrana (police secrète tsariste). Un journal national aurait permis au parti d’aborder ces problèmes de manière unie. Un tel journal aurait résumé les points les plus importants sur le plan politique et aurait attiré l’attention de ses lecteurs sur les leçons principales, les événements de la lutte des classes nationale et internationale.
De plus, même la préparation technique du journal renforcerait et disciplinerait l’organisation. Lénine explique le rôle du journal par une analogie : le fil conducteur utilisé en maçonnerie.
«La création d’un journal politique pour toute la Russie doit être le fil conducteur: en le suivant, nous pourrons sans cesse développer, approfondir et élargir cette organisation (c’est-à-dire l’organisation révolutionnaire, toujours prête à soutenir toute protestation et toute effervescence). Dites-moi, s’il vous plaît : lorsque les maçons posent en différents points les pierres d’un édifice immense, aux formes absolument inédites, ils tendent un fil qui les aide à trouver la place juste, leur indique le but final de tout le travail, leur permet de mettre en œuvre non seulement chaque pierre, mais même chaque morceau de pierre qui, cimenté avec le morceau qui précède et celui qui suit, donnera la ligne définitive et totale. Est-ce là un travail “paperassier” ? […] Si nous avions un groupe de maçons expérimentés, suffisamment solidaires pour pouvoir sans cordeau poser les pierres où il convient (à parler abstraitement, ce n’est pas du tout impossible), nous pourrions peut-être nous saisir d’un autre maillon. Le malheur est précisément que nous n’avons pas encore de ces maçons expérimentés et solidaires; que, fréquemment, les pierres sont posées au petit bonheur, au mépris du cordeau, sans être cimentées l’une à l’autre, au point que l’ennemi n’a qu’à souffler dessus pour les disperser, non comme des pierres, mais comme des grains de sable. »
Le journal est là pour guider le travail commun du parti. Il doit favoriser le contact et la correspondance entre les régions et le centre. De plus, il implique un réseau de distribution, de collecte de l’argent pour financer l’organisation révolutionnaire, et le développement d’un réseau fiable de contacts dans les usines.
Ces mêmes contacts, qui avaient permis à l’Iskra et à d’autres journaux bolchéviques d’exister, deviendraient alors comme un système nerveux lorsque le jour viendrait pour l’insurrection.
Aujourd’hui encore, de nombreux soi-disant gauchistes (dont beaucoup se considèrent des partisans de Lénine) se moquent de notre journal papier, notamment en citant les nouvelles formes de médias numériques ou les blogs personnels.
Cependant la création d’un journal nécessite une organisation professionnelle à tous les niveaux. Elle nécessite une ligne éditoriale claire et un solide réseau de correspondants formés et entraînés. ces critiques de la presse révolutionnaire ne comprennent pas que ce que nous construisons en réalité n’est pas du tout un journal : nous construisons le germe d’une organisation révolutionnaire.
Bien que Lénine était russe, sa vision ne s’est jamais arrêtée à l’échelle nationale. Il comprenait la base théorique de l’économisme en tant que forme russe de la tendance opportuniste globale qui avait émergé dans le mouvement ouvrier. Partout, une division claire se développait au sein de l’Internationale socialiste entre l’aile révolutionnaire et l’aile opportuniste.
La division du mouvement ouvrier entre opportunisme et révolution n’est pas fortuite. C’est un signe du temps. Alors que le capitalisme titube d’une crise à l’autre, la marge de manœuvre pour des réformes sérieuses et durables s’amenuise de plus en plus. L’époque où l’on pouvait imposer des réformes sérieuses tout en mentionnant du bout des lèvres une hypothétique révolution future est derrière nous. La question du renversement révolutionnaire du capitalisme par la classe ouvrière est en jeu. De nos jours, le réformisme finit rapidement en trahison et capitulation totale devant la classe dirigeante. Les cadavres de Syriza et des mouvements Corbyn et Sanders sont un rappel clair de cette réalité.
La lutte pour unir tous les communistes révolutionnaires dans un parti qui entame la lutte pour briser l’influence de l’opportunisme réformiste dans de larges couches de la classe ouvrière est la lutte décisive de notre époque. Avant de pouvoir conquérir le pouvoir, les communistes doivent conquérir la classe ouvrière.
En ce sens, Que faire ? n’a pas perdu de son importance. Les réformistes, les sectaires et les anarchistes répètent dans le monde entier les arguments des économistes.
Ils prennent la classe ouvrière de haut. Ils nous disent que la conscience de la classe ouvrière est trop superficielle pour comprendre les idées révolutionnaires. Nous devons nous limiter à des petits pas, disent-ils, comme le travail syndical, l’entraide et la lutte pour les réformes. Nous devons diluer notre programme jusqu’à se rendre éligible, au lieu d’élever le regard des travailleurs vers les grandes tâches de notre temps. Ils traitent les ouvriers comme des enfants et confondent leur propre retard avec celui des ouvriers. Ils rejettent l’idée d’un parti d’avant-garde de la classe ouvrière basé sur des révolutionnaires professionnels, soi-disant trop « élitiste ».
Au lieu de cela, les réformistes ne voient le parti que comme une machine électorale pour se hisser au parlement, et les anarchistes glorifient le mouvement spontané de la classe ouvrière, pour mieux se dédouaner en pratique de l’obligation de s’organiser dans un parti.
Dans son livre, Lénine a depuis longtemps répondu à la question Que Faire ? de la manière la plus acerbe qui soit. Tous les communistes devraient le lire et le relire afin de se préparer à la période à venir.
Le livre Que faire ?, publié en 1902, est un classique. Il justifie la création d’un parti de cadres et insiste qu’un tel parti ne s’improvise pas, « car à l’heure des explosions et des débordements, il est déjà trop tard pour créer une organisation ».
Achetez votre exemplaire aujourd’hui et apprenez de Lénine.
Pour CHF 14.-
Nouveau recueil de textes sur la presse révolutionnaire
Le journal a toujours joué un rôle important dans la construction d’un parti communiste. C’est pourquoi nous pouvons apprendre beaucoup des réflexions et des expériences des marxistes qui nous ont précédés. Ce recueil de textes rend accessible en 150 pages les textes les plus importants sur la presse révolutionnaire.
Le cœur est constitué d’articles et d’extraits de Lénine sur le journal en tant que guide pour le travail des révolutionnaires. Les contributions de Lénine sont contextualisées par des extraits du livre Bolshevism – Road to Revolution. En complément, nous publions des textes sur le journal d’Engels ou de Trotsky ainsi que des extraits de documents du Comintern, de la tendance du Militant et de la Tendance marxiste internationale. Ils traitent du rôle, de la production, du financement et de l’utilisation des journaux communistes depuis l’époque de Marx jusqu’à aujourd’hui.
Grâce à ce recueil compact de textes connus ou plus récents, la tradition de la presse bolchévique est plus accessible que jamais. Cette publication est faite pour toi, si tu veux apprendre pourquoi nous publions le Communiste sous cette forme et comment tu peux y contribuer.
Pour CHF 7.-
Solidarité — de Charles Tolis, Genève — 08. 03. 2025
Schweiz — de Charles Tolis, Genève — 05. 03. 2025
Suisse — de Lukas Nyffeler, Berne — 03. 03. 2025
Théorie — de In Defence of Marxism, 14 mars 2024 — 01. 03. 2025
Afrique — de Noël Jaquet, Berne, 12.02.2025 — 26. 02. 2025