C’est avec rage que le mouvement #BlackLivesMatter reprend après le meurtre atroce de Freddie Gray. Des dizaines de milliers de personnes ont à nouveau envahi les rues, à travers le pays, pour protester contre le racisme et la brutalité policière. Ces meurtres — malheureusement habituels et rarement reconnus comme tels —sont en train de réveiller de puissantes forces qui sommeillaient depuis longtemps dans les entrailles de la société.
Ce mouvement exprime le profond mécontentement de plusieurs générations d’Américains qui ont été exploités et trahis par un système qui devait soi-disant bénéficier à la majorité, mais qui en réalité ne fonctionne que pour une infime minorité. Alors qu’un nombre croissant d’Américains arrivaient déjà à la conclusion que le problème ne réside pas dans quelques brebis galeuses de tel ou tel service de police, mais bien dans un système malade et pourri jusqu’à la moelle, la mort tragique d’un autre jeune homme noir des mains de l’Etat a été la goutte qui fit déborder le vase.
A juste une soixantaine de kilomètres de Washington, Baltimore est le « Détroit » de la côte Est [NDT : Détroit est la ville la plus pauvre des Etats-Unis]. Ancien géant industriel à cheval sur la frontière entre le Sud et le Nord, sa décadence et son déclin — brillamment dépeints par la série télévisée The Wire — en ont fait un enfer sur terre pour des dizaines de milliers de ses habitants. Cette cité déjà vidée, abimée, et rabaissée depuis des décennies par le long déclin de l’industrie américaine, a vu son cas s’aggraver encore plus avec la grande récession débutée en 2008. Entre 2000 et 2012, les emplois manufacturiers ont baissé de 35 % dans la région de Baltimore. Le taux de pauvreté officiel est maintenant passé à près de 25 %. Sur les cent plus grands comtés du pays, les enfants de Baltimore sont ceux qui ont le moins de chances de sortir de la pauvreté. Les conditions de vie des 15-19 ans dans les quartiers les plus pauvres de Baltimore sont aussi mauvaises, voire pires, qu’à Shanghai, Johannesburg, New Delhi ou Ibadan (troisième ville la plus peuplée du Nigeria). Nous évoquons souvent un « film d’horreur » ayant pour scénario l’avenir sombre de la jeunesse sous le capitalisme, Baltimore en est l’affiche !
Il ne fait aucun doute que les nauséabondes disparités raciales, bien ancrées dans le capitalisme américain, ont un rôle prépondérant dans la détermination de ceux qui souffrent le plus de la crise. Cependant, ce qui se passe à Baltimore est une démonstration flagrante du fait que l’expérience de ces dernières années pousse les travailleurs et la jeunesse à se battre ensemble contre l’oppression et l’exploitation. Les vidéos et les interviews montrent un flot de milliers de jeunes de toutes origines se déversant ensembles, solidaires et unis, à travers des quartiers depuis longtemps abandonnés par l’Etat – sauf lorsqu’il envoie la police pour en harceler et réprimer les habitants. Leurs visages rayonnaient d’assurance alors qu’ils commençaient à réaliser l’énorme potentiel de la majorité pour changer, collectivement, la société. Ceci est un nouvel exemple de la façon dont le « processus moléculaire de la révolution » — comme le décrivait Léon Trotsky — progresse petit à petit pour atteindre une masse critique révolutionnaire.
La question de la brutalité policière n’est pas simplement raciale ou de genre, puisque trois des policiers inculpés suite à la mort de Freddie Gray sont noirs, et l’un d’entre eux est une femme. La maire de Baltimore est une femme noire et siège dans différentes instances de l’Etat et du Parti Démocrate. Une présence plus importante de représentants des minorités ou des femmes dans la police et au gouvernement ne changera rien de fondamental. Ce qui importe le plus, ce sont les intérêts de classe que ces individus représentent. Le vrai problème est celui d’un système de possédants et de non-possédants, d’exploiteurs et d’exploités, dans lequel la classe dirigeante use de lois, de tribunaux, de police ainsi que d’autres formes de violence d’Etat et de contraintes pour défendre ses intérêts, ses richesses et son pouvoir. Les chefs d’accusation retenus contre ces officiers ne l’ont été que dans le but de désamorcer les tensions croissantes. C’était une carotte pour accompagner le bâton : un couvre-feu draconien, 2 000 soldats de la Garde Nationale, des centaines d’agents de la sûreté d’Etat patrouillant les rues d’une grande ville américaine. Mais la répression d’Etat et les petites concessions ne seront pas suffisantes pour freiner indéfiniment la lutte des classes.
La véritable attitude de l’Etat vis-à-vis de son propre personnel est apparue clairement lorsque la caution fut fixée à 350 000 $, ou même moins, pour les officiers accusés du meurtre de Freddie Gray, tandis qu’un jeune « émeutier », ayant brisé la fenêtre d’une voiture de police, croupit en prison à cause d’une caution, impayable, d’un demi-million de dollars. Nous ne pouvons avoir la moindre confiance dans un système juridique où les riches écrivent les lois – il n’existe rien de tel que l’impartialité juridique dans une société divisée en classes opposées. Peu importe le résultat de ces procès, il n’y aura aucune véritable justice pour Freddie Gray et les millions d’autres victimes de ce système pourrissant tant que le capitalisme lui-même ne rejoindra pas la place qui lui revient, dans les poubelles de l’histoire.
Sans surprise, les médias ont focalisé avec hypocrisie leur attention sur une poignée de vitrines cassées et de pillages. Ils reprochaient aux manifestants d’être en train de « détruire leur ville ». Soyons clairs, les marxistes ne pensent pas que la destruction de voitures et d’enseignes de magasins soit une tactique utile à la réalisation de changements durables dans la société. Notre programme appel à la nationalisation, sous contrôle démocratique, des moyens de productions, de l’éducation, de la santé, des transports et des logements. Nous sommes pour l’action collective, les luttes, les grèves générales, l’occupation des lieux de travail, les manifestations de masses et les mouvements de solidarité. Mais nous comprenons parfaitement pourquoi autant d’habitants ne voient pas en Baltimore « leur » ville, mais plutôt une ville sous le contrôle de grandes banques et de corporations parasitaires et détestées.
Comme Ta-Nehisi Coates l’a écrit dans The Atlantic : « Lorsque la non-violence est prêchée dans une tentative de détourner l’attention des répercussions de la brutalité policière, elle se trahit elle-même. Lorsque la non-violence commence au milieu de la guerre, les agresseurs réclamant une trêve, elle expose sa ruse. Lorsque la non-violence est prêchée par les représentants de l’état alors que l’état use de la violence envers ses citoyens, elle se révèle comme une escroquerie. »
Ou comme Léon Trotsky l’expliquait avec éloquence dans Leur morale et la nôtre : « Que de méprisables eunuques ne viennent pas soutenir que l’esclavagiste qui, par la ruse et la violence, enchaîne un esclave est devant la morale l’égal de l’esclave qui, par la ruse et la violence, brise ses chaînes. »
De ce mouvement ont spontanément et naturellement émergé de nombreux leaders courageux et influents – mais ils retomberont immanquablement dans l’ombre de l’anonymat ou d’une cellule de prison lorsque la marée de la révolte reculera. Tragiquement, il n’existe ni organisation ni de direction structurée et d’une taille suffisante qui puisse canaliser et galvaniser l’énergie de cette masse dans une activité politique concertée et sur le long terme. Armé d’un ensemble de revendications claires et d’une structure démocratique, ce mouvement pourrait rapidement se propager et devenir une force puissante. La responsabilité de ce manque et de ce potentiel gâché est portée, en premier lieu, par les directions syndicales actuelles, qui ont lâchement limité leur action à quelques commentaires de soutien. Hormis la section 10 de l’ILWU [NDT : Syndicat des travailleurs de la manutention portuaire] à Bay Area, qui a organisé une grève de soutien le 1er mai, les syndicats n’ont fait aucun effort pour mettre à profit ses énormes ressources dans le but de structurer et d’étendre cette lutte.
Un pragmatisme de « bon sens » a été insinué dans le pays, qui pousse à soutenir les perspectives du capitalisme américain. Cet état d’esprit peut se résumer par la phrase intraduisible « git’er done » [NDT : « finir ce qu’on a entrepris / faire sa part du travail », dans une acceptation patriotique]. En conséquence, la plupart d’entre nous ne cherchent pas à faire des généralisations théoriques sur la situation. Nous sommes limités par des analyses politiques et historiques des Etats-Unis trop étroites, basées sur des considérations régionales. Ceci explique pourquoi les Américains tendent à réagir aux évènements de manière empirique et émotionnelle, montrant leur indignation uniquement pour succomber à l’impression d’impuissance, lorsque nous sommes endettés et qu’aucun changement fondamental n’est au programme. Cependant, des millions de personnes ont instinctivement fait le lien entre les bas salaires, le racisme et les inégalités. Il incombe au mouvement des travailleurs de transformer cette humeur en une expression politique organisée et indépendante. Tant que ce ne sera pas le cas, nous verrons de nombreux mouvements grandir puis retomber, sans parvenir à atteindre leurs buts. Mais ceux qui y participent et observent apprendront de l’expérience. Ces luttes suscitées par des myriades d’accidents sont l’expression d’une nécessité historique profonde. Celles-ci vont progressivement commencer à se chevaucher, jusqu’à peut-être converger vers une lutte unifiée contre le capitalisme lui-même.
On ne donne aux Américains que de rares et précieuses opportunités pour s’exprimer politiquement. C’est pourquoi, même s’ils représentent un peu plus qu’un cirque orchestré et sont virtuellement privés de participation politique réelle, l’intérêt dans la politique augmente en période d’élections bourgeoises. Avec une gauche traditionnelle affaiblie, sans ligne claire de la part des dirigeants du mouvement ouvrier et en l’absence d’un parti des travailleurs, le vide laissé à gauche est inévitablement comblé de manière déformée par les libéraux, les populistes et même par les libertaires.
L’émergence de Bernie Sanders comme un candidat à la présidentielle est une confirmation symptomatique de cette perspective. Dans le désert qu’est la vie politique américaine contemporaine, sa déclaration pour un « socialisme de style scandinave », ses attaques contre la « classe milliardaire », et son appel pour une « révolution politique » résonnent naturellement dans l’esprit de millions de personnes. Il est l’incarnation d’idées en vogue et de termes qui avaient été absents du discours politique depuis des décennies. Les marxistes savent peut-être que la Scandinavie n’est rien d’autre que le capitalisme, et que les travailleurs scandinaves souffrent des mesures d’austérité et d’une exploitation croissante. Mais pour le travailleur américain moyen, l’idée d’une santé et d’une éducation universelle, d’une meilleure qualité de logement et d’infrastructure, et de fortes protections environnementales et syndicales, on comprend que ces mots d’ordre soient attrayants !
D’après l’UNICEF, dans les 41 pays les plus riches, les Etats-Unis sont au 36e rang en ce qui concerne la proportion d’enfants vivant en dessous du seuil de pauvreté. Ce taux est de 32.2 % alors qu’en comparaison, la Norvège est à 5.3 %. Compte tenu de ce contraste, l’attrait pour le réformisme est facile à comprendre. Mais il y a petit détail à prendre en compte : étant donné la crise profonde et organique du capitalisme, seules des contreréformes sapant le droit des travailleurs sont à l’ordre du jour. Tant que le capitalisme continuera à dominer nos vies, la majorité d’entre nous n’obtiendra jamais une augmentation constante, stable et universelle du niveau de vie.
Cependant, que Sanders concoure à la présidence en tant que démocrate n’est pas anecdotique. Soyons clairs : le parti démocrate n’est pas un parti, et il n’est pas démocrate. C’est une machine électorale bureaucratique indéniablement sous le contrôle des grandes entreprises. Sanders lui-même a fait le lien entre Hillary Clinton, candidate présumée pour les démocrates, et les intérêts des frères Koch et de Sheldon Adelson [NDT : milliardaires américains]. Mais bien que Sanders ne soit pas membre du parti démocrate, il a voté avec eux sur la plupart des questions soulevées ces dernières années, y compris pour le soutien ouvert à la politique militaire, aux aides pour le gouvernement réactionnaire israélien, et pour la guerre en Afghanistan.
Se présenter à une élection présidentielle de nos jours nécessite d’avoir un coffre bien rempli et de pouvoir se déployer sur tout le territoire. Sanders ne possède ni l’un ni l’autre. Bien qu’il ait récolté 1,5 million dans les 24 heures après avoir annoncé sa candidature, ce qui est impressionnant, cela reste une goutte d’eau comparée aux 5 milliards qui vont être investis dans la campagne de 2016. Il est vrai que l’argent ne fait pas tout, les idées inspirantes et l’enthousiasme comptent beaucoup, mais les ressources de Sanders sont ici bien loin d’être suffisantes.
Il est également nécessaire de faire une campagne dans le monde réel et les réseaux sociaux pour sensibiliser, enthousiasmer et éduquer sur les enjeux du vote. Sanders affirme que depuis son site officiel, 175 000 personnes ont promis de s’engager dans sa campagne ; mais il admet lui-même dans une interview à Rachel Maddow qu’il n’est pas simple d’organiser et de coordonner un nombre si important de personnes. En dehors de l’opulence des bureaux des comités nationaux des démocrates et des républicains, seuls les syndicats ont autant de ressources, de structure et de troupes sur le terrain. C’est pourquoi nous insistons constamment sur le fait que les syndicats doivent former la colonne vertébrale d’un futur parti indépendant représentant les travailleurs. C’est également pour cela qu’un tel parti doit avoir une structure organisationnelle claire, un programme, et des candidats démocratiquement élus et responsables devant ses membres.
De plus, dénoncer les inégalités dans l’abstrait n’est pas suffisant. Sans un programme complètement abouti pour une transformation socialiste de la société, même les initiatives les mieux intentionnées sont susceptibles de s’embourber et de se solder en échec. En ne posant pas la question de la propriété privée des moyens de production au centre du débat, l’approche de Sanders ne s’éloigne pas fondamentalement de celle de Robert Reich, qui propose d’« atténuer » les inégalités du capitalisme, dans un effort futile et désespéré de sauver le système de lui-même.
Etant donné l’absence d’une structure organisationnelle indépendante, Sanders a opté pour se raccrocher à la machine électorale des Démocrates existante. De plus, il a ouvertement déclaré qu’il ne se présenterait pas en indépendant s’il ne remporte pas l’investiture du parti, et qu’il soutiendrait l’éventuel candidat démocrate contre le candidat républicain – comme il détesterait jouer le rôle du 3ème homme.
En se présentant en tant que démocrate, Bernie Sanders ne représentera donc pas une véritable alternative à Hillary Clinton. Sa participation aux primaires injectera certainement quelques idées et paroles de la classe ouvrière qui s’imposent dans l’année de débat pré-électoral. Mais en fin de compte, au lieu de démarrer en vitesse le processus pour séparer le mouvement ouvrier des Démocrates, il réussira seulement à diriger de nombreuses personnes bien intentionnées sous le chapiteau des Démocrates – qui est fermement dominé par le business. Il pourrait forcer Hillary à louvoyer vers la gauche en paroles pour récupérer quelques-uns de ses soutiens, mais à la fin, ce seront les grands donateurs qui auront le dernier mot, quel que soit le vainqueur.
Tout comme le « candidat anti-guerre » Howard Dean a servi uniquement à fournir une couverture « progressiste » au candidat pro-guerre John Kerry en 2004, Sanders sert volontairement d’appât. Cette sorte de candidature « indépendante » peut seulement décevoir et désorienter ceux qui cherchent sincèrement une alternative. C’est pourquoi « faire quelque chose » n’est pas suffisant. Ce qui importe c’est ce qui se fait et dans quel but.
Les capitalistes couvrent leurs risques en investissant lourdement à la fois dans les Démocrates et dans les Républicains. Peu importe qui finira à la Maison-Blanche, les compagnies du Fortune 500 (classement des 500 sociétés les plus riches) seront les vrais vainqueurs. Ce va-et-vient électoral continuera jusqu’à ce qu’une force de masse émerge pour contester audacieusement le statu quo. L’émergence d’un concurrent sérieux de la classe ouvrière prendra plusieurs années, avec des hauts et des bas, des succès et des défaites. Elle sera accompagnée d’agitation et de luttes sociales vastes et prolongées, et signifiera inévitablement des changements majeurs, des scissions et des crises dans les deux principaux partis.
S’il devait se présenter comme indépendant, l’attrait pour Sanders serait plus important à long terme, et il pourrait jeter les fondations de quelque chose de plus grand à l’avenir. L’ascension rapide de Podemos en Espagne et de Syriza en Grèce sont des exemples de ce qui est possible quand vous affrontez les chefs des partis, plutôt que d’essayer de travailler avec eux.
Dans ce contexte, entretenir quelque illusion que ce soit à propos de Sanders revient à entretenir l’illusion que les démocrates pro-capitalistes peuvent offrir une issue à la crise qu’affronte la classe ouvrière. C’est pourquoi les marxistes ne peuvent offrir même le plus critique des soutiens à sa campagne. Aurait-il concouru comme candidat indépendant et utilisé sa candidature comme un tremplin pour séparer les syndicats des démocrates, puis pour établir un parti de la classe ouvrière indépendant, notre approche aurait été différente, en dépit de ses faiblesses.
Le fait qu’une importante couche de travailleurs et de jeunes ait vu sa conscience transformée par l’entrée en scène de Sanders n’est pas un changement anodin, même si ce fut de manière tronquée, incomplète ou déformée. Des dizaines de milliers d’Américains tireront inévitablement des conclusions plus avancées, voire révolutionnaires, de ses succès comme de ses échecs. Cela représentera un saut quantitatif dans la bonne direction, qui pourra être accéléré par un travail d’explications claires et patientes de la part des marxistes.
Dans les prochains mois, nous subirons une immense pression pour le « moindre mal » – d’abord pour soutenir Sanders, puis pour soutenir Clinton. Face à cela, nous devons rester fermes et clairs dans nos perspectives. Autrement, nous serons discrédités pour avoir fallacieusement suscité l’espoir et personne n’apprendra quoi que ce soit de l’expérience de s’être cassé les dents sur la machine du Parti Démocrate. En nous accrochant à notre position aujourd’hui, en engageant le dialogue de manière flexible mais ferme sur le fond avec les partisans de Sanders, nous deviendrons un plus grand pôle de référence à l’avenir. Prendre contact avec ces individus sans apporter de réel soutien à la campagne de Sanders au sein du Parti Démocrate demandera de l’habileté et de la nuance, mais nous apportera certainement de nombreuses opportunités pour construire la direction révolutionnaire marxiste dont la classe ouvrière américaine a besoin et qu’elle mérite.
Car la vie des noirs ne compte pas sous le capitalisme. En réalité, aucune vie ne compte sous ce système – seuls les profits comptent. Combattre seulement pour l’équité de la brutalité et de l’oppression policière n’est pas combattre pour la vraie Liberté. Le pouvoir de changer la société existe déjà, potentiellement. Il s’agit maintenant de le concrétiser. Nous avons expliqué depuis longtemps qu’une fois que le géant endormi qu’est la classe ouvrière américaine se mettra en mouvement, rien ne pourra l’arrêter.
Les chocs économiques et les événements internationaux auront également un impact important sur le développement de la lutte des classes aux États-Unis. Du Venezuela et de l’Égypte au Wisconsin, de Grèce et d’Espagne à Baltimore, en Israël et au-delà, ce qui n’était en apparence qu’une supposition théorique abstraite apparaît sous nos yeux : le commencement du commencement d’une révolution socialiste mondiale. Le processus a commencé. À présent, nous avons besoin de clarté politique et organisationnelle, ainsi que d’un programme et de perspectives pour en finir avec la domination du Capital une fois pour toutes. Si vous êtes d’accord avec ces idées, nous vous invitons à rejoindre la TMI et à vous battre pour un monde meilleur.
Fergusson et Baltimore sont seulement le sommet émergé de l’iceberg ! Combattons le système qui génère le racisme, l’inégalité et la brutalité ! Combattons pour un parti du Travail ! Combattons pour le socialisme !
Europe — de Emanuel Tomaselli, ICR Autriche — 16. 11. 2024
Amérique du nord — de la rédaction — 13. 11. 2024
Europe — de Jack Halinski-Fitzpatrick, marxist.com — 11. 11. 2024