Depuis plusieurs mois, le gouvernement Trump mène une campagne d’intimidation contre le Venezuela, la Colombie et le Mexique. Ces dernières semaines, l’escalade militaire a pris des proportions massives notamment avec l’entrée dans les Caraïbes du plus grand porte-avions du monde, l’USS Gerald R. Ford. À cela s’ajoutent plus de 15’000 militaires américains mobilisés ainsi qu’un sous-marin nucléaire. Il s’agit du plus grand déploiement naval américain dans les Caraïbes depuis soixante ans ! Tout cela, entend-on, pour une simple lutte contre le narcotrafic ? Difficile d’y croire.
Les États-Unis ont toujours considéré l’Amérique latine comme leur chasse gardée. Au cours de leur histoire, ils sont intervenus – directement ou indirectement – dans la quasi-totalité des pays du continent. Seulement, l’impérialisme américain ne domine plus seul sur la scène mondiale. Certes, les États-Unis restent le premier partenaire commercial de l’Amérique latine, mais la Chine occupe désormais la deuxième place, et même la première pour les pays d’Amérique du Sud. La crainte de perdre le contrôle de l’Amérique latine face à l’expansion rapide de l’influence chinoise force Washington à affirmer sa puissance économique et militaire pour freiner l’avancée de la Chine. Son objectif : intimider les gouvernements latino-américains, les contraindre à rompre leurs liens avec Pékin et à se soumettre aux diktats de Washington.
Le Venezuela, depuis la révolution bolivarienne, est resté une épine dans le pied de l’impérialisme américain. Aujourd’hui, l’objectif principal de la politique de Trump est clair : le renversement du gouvernement Maduro au profit d’un régime pro-américain. La présence de la CIA sur le territoire vénézuélien ainsi qu’une prime de 50 millions de dollars promise par l’administration de Trump pour la capture du président confirment ce fait. Cependant, au début de l’année, Trump semblait favoriser les négociations avec Maduro. Pourquoi ce même président qui jurait vouloir mettre fin aux « guerres éternelles » se prépare-t-il à ouvrir un nouveau champ de bataille ?
Donald Trump possède bien une ligne politique générale mais il vacille sans cesse sur son application concrète, en fonction des forces contradictoires qui s’exercent sur lui. Cette tendance s’est accentuée avec l’érosion de son soutien populaire (voir l’autre article). Il devient désormais plus enclin à céder aux pressions des différentes fractions de la classe dirigeante qui pourraient lui rendre des faveurs en retour. Dans ce cas précis, du fait du poids crucial de la Floride dans les élections américaines, Trump s’appuie sur une aile de l’establishment américain basée à Miami – constituée principalement d’exilés cubains contre-révolutionnaires tels que Marco Rubio. Ces gusanos ont toujours poussé pour un changement de régime à Cuba, et maintenant au Venezuela. Sous leur pression, Trump a donc mis fin aux discussions avec Maduro début octobre. La diplomatie étant désormais écartée, la voie s’est ouverte à une escalade militaire.
L’escalade actuelle des États-Unis envers le Venezuela doit être dénoncée pour ce qu’elle est : une agression impérialiste. Dans une telle situation, nous prenons toujours la défense des pays opprimés et exploités. Une attaque contre un est une attaque contre tous. C’est pourquoi nous disons: Pas touche au Venezuela et à la Colombie !
Nous n’avons aucune confiance dans Maduro, sa politique ou son gouvernement. Ce dernier n’a cessé de détruire les acquis de la révolution bolivarienne. Mais nous ne nous faisons aucune illusion quant aux intentions des crapules de la Maison-Blanche. Ces gangsters veulent installer un gouvernement dirigé par Maria Corina Machado, la prix Nobel de la paix 2025, pour permettre un pillage complet des ressources naturelles du pays par les multinationales américaines. Privatisations, destruction des logements publics et de la santé, répression brutale envers la jeunesse et les syndicats, voilà ce qui attend les masses vénézuéliennes. Les États-Unis n’apporteront que misère et barbarie, comme au cours de toutes leurs interventions. La question de savoir qui doit diriger le pays revient à la classe ouvrière vénézuélienne et à personne d’autre.
Le PCR appelle les directions du mouvement ouvrier suisse à soutenir celle-ci dans leur résistance contre l’impérialisme américain et à se préparer à mobiliser les travailleurs ici contre lui. L’impérialisme américain et ses laquais occidentaux – dont fait pleinement partie la Suisse – sont la force la plus réactionnaire du monde : ils prolongent le massacre en Ukraine, soutiennent un génocide en Palestine, et détruisent nos services publics pour financer leurs guerres. Ils sont désormais prêts à plonger le Venezuela dans le chaos pour défendre leurs intérêts économiques étroits. Alors que les impérialistes se préparent partout à la guerre, nous devons nous préparer à la guerre des classes.À bas l’impérialisme américain ! Seule la guerre des classes peut mettre fin à toutes les guerres !
Amérique latine — de Efraïm Marquis, Genève — 17. 12. 2025
International — de Revolutionäre Kommunistische Internationale — 17. 12. 2025
(Contre-)Révolutions après 1945 — de Michi Wepf, Bâle — 15. 12. 2025
Suisse — de Martin Kohler, Berne — 14. 12. 2025
Femmes — de Dario Dietsche, Berne — 12. 12. 2025