Ce qui me motive à déposer cette candidature est la colère face au nombre d’êtres humains qui sont assassinés aujourd’hui par un système qui ne fournit de la nourriture, des médicaments et de la sécurité qu’à ceux qui peuvent se l’offrir. Mais chaque énergie se disperse si elle n’est pas ciblée. L’analyse réfléchie et la discussion concernant la stratégie sont ce que je veux renforcer au sein de la JS. Ce que je peux apporter est mon savoir théorique, mon expérience organisationnelle et ma fiabilité.
Cette élection n’est cependant pas une affaire de personne, mais une affaire politique. Je me présente en tant que candidat de la tendance marxiste qui, depuis dix ans, défend de manière conséquente des positions révolutionnaires. Pour mettre en avant ce qui devrait être fait à notre avis, je présente le programme suivant.
Le réformisme est mort – vive la révolution
De plus en plus de personnes en ont assez de ce système qui ne leur offre rien d’autre qu’une politique d’austérité et une baisse du niveau de vie. Notre parti est l’expression politique de ce mécontentement. La JS n’est pas juste le plus fort parti de jeunes, mais l’organisation de gauche la plus importante de Suisse. Loin d’être caduques, les idées socialistes sont en pleine ascension. 44% des jeunes suisses participeraient à un soulèvement de masse contre le gouvernement (étude « Generation What ? »). Ce système barbare n’est maintenu en vie que grâce à la politique malavisée du réformisme.
L’impasse historique du capitalisme réduit les marges pour une politique progressiste à zéro. Des stratégies réformistes se limitant à ce qui est réalisable immédiatement, dans le cadre du capitalisme, ne peuvent pas nous faire avancer. Les partis réformistes, au lieu de mener la lutte contre l’austérité et la casse sociale, misent sur une « meilleure » gestion du capitalisme et sur la participation dans des gouvernements bourgeois – ce qui se réduit au final à une politique capitaliste « réaliste ». Le rôle honteux du PS dans la réforme des retraites 2020 n’est qu’un exemple des conséquences d’un tel « pragmatisme ».
Ce qu’il nous faut actuellement pour défendre le niveau de vie des salarié-e-s et des jeunes contre les attaques bourgeoises est un virage serré vers la gauche, un revirement sur une ligne révolutionnaire. Car il n’y a pas de possibilité d’améliorations dans le cadre du système dominant. La JS doit offrir une alternative radicale de manière offensive. Nous prenons position sur la base d’un point de vue de classe : nous ne nous orientons pas sur des alliances opportunistes avec des sections de la bourgeoisie, mais bien sur les intérêts et la force propre d’une classe ouvrière organisée et indépendante.
Un parti démocratique – Comment nous devons organiser
Il faut lutter pour obtenir des progrès sociaux. Afin d’unir les différentes luttes avec succès, nous avons besoin d’une organisation. Celle-ci doit servir de mémoire collective et unir en elle les combattants les plus actifs pour l’émancipation. Une alliance pure d’activistes sans débat commun sur le contenu, sans clarté idéologique et sans programme commun ne peut pas fournir cela. Pour comprendre la société existante et savoir où nous nous situons politiquement dans la lutte pour le socialisme, nous devons élaborer ces bases pour nous-mêmes. C’est uniquement ainsi que nous envisageons les prochains pas.
Les questions que la situation politique nous pose sont compliquées. Afin de prendre des décisions correctes, la direction doit promouvoir la culture de la discussion démocratique. Des positions différentes sont naturelles et saines. La direction est censée les porter de manière bien préparée devant la base, afin que les différentes positions puissent être discutées en profondeur lors des assemblées des délégués. Seule une compréhension des différences élève le niveau politique de tous les membres. Un principe de collégialité au sein du comité directeur est obstructif et souvent dangereux, car il cache les différences politiques et prétend une fausse unité. Notre indépendance politique est également au cœur du débat démocratique. Nous avons besoin d’un débat politique sur notre indépendance financière afin que nous puissions prendre nos décisions sans l’influence du PS.
L’unité de la théorie et de la pratique
Ce n’est que par une analyse de la situation économique, sociale et politique que nous reconnaissons quelles revendications et campagnes politiques sont pertinentes pour organiser les travailleurs et les jeunes. Cela suppose que l’éducation interne inclue également les fondements théoriques du socialisme, le marxisme. Parce que nous avons besoin de concepts et de théories pour pouvoir interpréter théoriquement les événements actuels et nos prochaines tâches. Au lieu de nous laisser instruire par des «experts» externes, nous devons construire nos propres compétences, donc encourager autant de camarades que possible à se former eux-mêmes et à en former d’autres. La formation doit devenir une partie centrale de la vie du parti – non seulement lors d’événements spéciaux, mais aussi lors des réunions des membres. Les questions – à savoir où et comment nous devenons actifs – dépendent de là où les jeunes sont les plus susceptibles d’être convaincus et gagnés pour notre lutte. Beaucoup plus qu’aujourd’hui, nous devons prévoir, planifier et participer aux luttes sociales. Nous devons être présents lors de chaque lutte ouvrière, lors des résistances contre des mesures d’austérité aux écoles et aux universités, lors des luttes antifascistes et antiracistes. Nous aidons de manière solidaire et essayons de démontrer une perspective politique pour unir ces différentes luttes en tant que lutte pour une société socialiste. Là, mais aussi dans notre environnement, tous les membres tentent de gagner de nouveaux camarades pour le parti. Des luttes et de nos interventions, nous apprenons à nouveau, si notre pratique politique a été correcte ou si nous avons commis des erreurs dans l’analyse, dans la stratégie ou dans nos tactiques – un savoir qui, à son tour, améliore notre analyse et nos positions pour la prochaine intervention.
Le capitalisme n’a plus aucun progrès social à offrir à l’humanité. Il est de notre devoir d’unir les luttes de tous les opprimés dans la lutte contre ce système Avec un programme socialiste et les méthodes correctes, la JS a le potentiel de devenir une force qui change de manière décisive les rapports de force politiques en Suisse et qui fait trembler la classe dominante. Notre objectif doit être d’organiser 20 000 membres dans le parti et de prendre l’initiative dans la lutte contre ce système. Si nous ne le faisons pas, personne d’autre ne le fera. Afin d’y arriver, je présente ma candidature au comité directeur.
Berne, le 1er Octobre 2017
Lukas Nyffeler
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