Les loyers augmentent, la pénurie de logement aussi : en Suisse comme partout, la situation des travailleurs au niveau du logement devient tout simplement invivable. Les jeunes ne peuvent plus quitter la maison de leurs parents, des milliers de personnes se retrouvent à habiter dans des sous-locations précaires pouvant disparaître à tout moment et on ne parle même pas de la situation des migrants et des sans-papiers qui ont le choix entre dormir au 4ème sous-sol d’un abri de protection civile ou d’être les victimes de propriétaires requins qui profitent de leur vulnérabilité pour leur voler le plus d’argent possible.
Par exemple, une propriétaire, arrêtée en mars 2023, gagnait 20’000 CHF par mois en louant des lits dans des chambres communes illégales aux Pâquis à des clandestins. Ceux-ci n’avaient pas le choix que de débourser 2’000 CHF par mois pour avoir quelque part où dormir avec 5 autres personnes. Cette dame a été arrêtée, mais combien d’autres agissent encore. La situation de logement de la majorité des travailleurs et jeunes en Suisse est tout simplement horrible et en dessous de ce qui serait décent pour un être humain. Ces histoires ne sont que les plus crasses qui existent, mais, au fond, tous les propriétaires immobiliers ne sont que des parasites qui empêchent aux travailleurs d’avoir des conditions de vie décentes.
En Suisse, la grande majorité des travailleurs sont des locataires et subissent donc de plein fouet les augmentations de loyers, qui s’ajoutent aux augmentations de tous les coûts de base de la vie : alimentation, assurances maladies, assurances voitures, etc. Les loyers ont déjà augmenté de 8% depuis 2016 et il est possible que l’augmentation soit de 15% dans les prochaines années. Tous ces loyers sont simplement des taxes prises aux travailleurs par ceux qui ont la chance – par héritage ou parce qu’ils exploitent d’autres travailleurs – de posséder les immeubles dans lesquels nous vivons. Rien que les loyers considérés comme “abusifs” totalisent 10 milliards de CHF payés par les travailleurs en 2023 – et il ne s’agit que des loyers tellement hauts que l’Etat est obligé de les réprimer pour ne pas révéler le caractère de parasites complets des propriétaires. Ces 10 milliards permettraient de financer les Hôpitaux Universitaires Genevois durant 5 ans !
De plus, une attaque généralisée du PLR et de l’UDC contre les lois qui protègent les locataires a commencé au parlement fédéral : interdiction de la sous-location, facilitation des expulsions, suppression de la possibilité de contester un loyer initial quand il est abusif. Les capitalistes ont ouvert la guerre contre les locataires et la situation de ces derniers va donc continuer à se détériorer ces prochaines années.
Les promoteurs immobiliers sont totalement incapables de – et ne veulent pas – résoudre cette crise. Il manque des logements pour les travailleurs, mais cela ne les intéresse pas. Tout ce qui les intéresse ce sont les constructions qui vont augmenter le plus leurs profits à la fin du mois. La seule conclusion que nous pouvons tirer de cette situation est que ces propriétaires parasitaires sont un obstacle à une bonne vie pour tous et, tant qu’ils pourront posséder des immeubles, nous devrons vivre dans les conditions qu’ils décident, au prix qu’ils décident et dans la peur de l’expulsion. Nous devons donc les renverser, eux et tout le système capitaliste, qui met les profits avant les besoins des gens.
Renversement du capitalisme veut dire que la classe ouvrière, nous les travailleurs et travailleuses, devons prendre le pouvoir: exproprier et renverser le capitalistes et l’état suisse, prendre contrôle de l’économie et de l’état pour le gérer démocratiquement.
Au niveau du logement, cela veut dire exproprier tous les bâtiments pour que les travailleurs et travailleuses décident collectivement et démocratiquement de quoi en faire. Dès le premier jour, nous pourrions exproprier et mettre en propriété collective de tous les travailleurs, tous les logements vides et hôtels pour pouvoir loger en urgence tous les sans-abris, migrants et autres personnes vivant dans des conditions de logement inhumaines. Mais cela ne serait que le début.
En contrôlant toute la production, les travailleurs pourront décider collectivement de lancer des plans massifs d’investissement et de construction de logements de haute qualité, écologiques et décents pour tous. Nous avons collectivement assez d’habitations pour répondre aux besoins de tous. Nous pourrions donc même nous passer des loyers et simplement attribuer un logement adapté à chaque personne ou groupe souhaitant vivre ensemble. Et cette planification ne s’arrêterait pas aux logements mais à tout ce qui est nécessaire pour notre vie quotidienne. Seul ce programme peut véritablement garantir une vie digne pour tous !
Les régulations étatiques du marché immobilier sont insuffisantes pour résoudre la crise. Les proprios trouveront toujours une manière de contourner les lois et régulations, quand ils n’envoient pas tout simplement leurs agents s’assurer que les régulations soient retirées par le parlement. L’Etat, avant tout, défend la propriété privée, donc le droit aux propriétaires parasites de posséder des immeubles et de soutirer des loyers aux travailleurs. C’est à la classe ouvrière, qui a construit ces immeubles et les habite, qui doit prendre contrôle de la gestion du logement et de l’économie.
C’est pour cela que nous ne soutenons pas non plus la pratique anarchiste des occupations par des petits groupes et des squats. Nous sommes tout à fait d’accord avec l’urgence de la situation. Nous avons besoin de logements décents maintenant, pas demain. Mais c’est justement à cause de cette urgence que nous devons étudier chaque méthode en gardant la tête froide. La pratique des squats détache les révolutionnaires des masses ouvrières. Les révolutionnaires vont, en petit groupe, occuper un bâtiment et l’autogérer. Le problème c’est que ces petits groupes ne seront jamais assez forts pour faire face à la répression de l’Etat, qui leur tombera dessus dans tous les cas.
Ainsi, un mouvement de squats peut prendre des années à être construit, puis démantelé en quelques mois par l’Etat. L’exemple de Genève, connue dans les années 90-2000, comme la mecque suisse des squats est ici révélateur. Il a suffit d’un seul procureur voulant faire le ménage et quelques années pour vider la grande majorité des squats. Nous défendons évidemment tous les squats contre la répression de l’Etat, qui montre, dans ces situations, son vrai visage de défenseur actif de la précarité du logement. Mais nous avons aussi besoin de méthodes qui nous permettent de faire plier l’Etat : les méthodes de la lutte des classes, l’organisation ouvrière et les grèves de masse.
La classe dirigeante provoque la classe ouvrière à lutter ! Déjà 52% des ménages suisses ont du mal à joindre les deux bouts. De grandes luttes sont en train de commencer : le vote de la 13ème AVS et la vague de grève récente à Genève ne sont que le début. La question du logement est une question particulière parmi toutes les questions que ces mouvements posent. Pour que ceux-ci soient victorieux, il est urgent que le programme communiste – donc d’une révolution nécessaire pour que tout le monde ait accès à une vie décente – y gagne en influence. Cela veut dire : construire l’outil qui propage ce programme : le Parti Communiste Révolutionnaire !
Et, dans ce cadre, TOI, tu dois jouer un rôle décisif ! Rejoins le PCR et défend le programme communiste partout autour de toi : auprès de tes voisins qui se plaignent de leur dernière augmentation de loyer, auprès de tes amis qui galèrent à trouver un logement abordable, auprès de tes collègues, dans la manifestation contre la hausse des loyers du 23 mars !
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