Proposition de résolution, soumis à l’Assemblé de délégués de la JS Suisse, le prochain samedi 6.5.2017. Résolution sur le site de la Jeunesse Socialiste Suisse.
Résolution de la JS Suisse aux organisations du mouvement ouvrier français:
Après l’échec de tous-tes candidat-e-s de gauche au premier tour des élections présidentielles françaises, la JS Suisse souhaite s’adresser avec une prise de position au mouvement ouvrier français.
D’ores et déjà, une première conséquence du premier tour est évidente : le prochain gouvernement français sera hostile à la jeunesse et aux salarié-e-s ! Le deuxième tour des élections présidentielles françaises n’offre aucune option de vote à la jeunesse et aux salarié-e-s.
Macron=Hollande²
Emmanuel Macron continuera à mener la politique antisociale du gouvernement Hollande d’une manière encore plus accentuée. Il y sera obligé, car l’élite économique française exige des « réformes ». Afin de regagner de la compétitivité, cette élite requiert plus de flexibilisation et moins d’Etat social. Dans son programme électoral, Macron explique que « des circonstances exceptionnelles pourront nous conduire à adapter nos priorités ». Dans l’objectif de « calmer les marchés », il abandonnera immédiatement ses revendications soi-disant de gauche. Evidemment, il ne le fera qu’après les élections législatives.
Le Pen
Marine Le Pen, une extrême-droite, sans doute, est un danger pour toute la classe travaillante et en particulier pour les personnes issues de la migration. Elle profite du bilan catastrophique du gouvernement Hollande et de la présidence de Sarkozy. Le Pen pourchasse la classe politique corrompue, pourtant, son programme politique – dénigrement des migrant-e-s et un Etat social réservé aux français-es – ne pourrait jamais résoudre les immenses problèmes sociaux en France. A cela s’ajoutent les mêmes contraintes économiques que pour Macron.
Après les élections : instabilité
Aucun des deux candidats sera capable de constituer un gouvernement stable au cours des cinq années à venir. Leurs programmes de crise iront même au-delà de la politique traitresse de Hollande et accentueront ainsi la lutte des classes.
La gauche française doit se fixer l’objectif d’opposer à toute attaque une lutte conséquente en commun avec leurs alliés internationaux. Elle doit se mettre à la tête de l’opposition avec un programme radical de gauche et se préparer à ce qu’elle puisse – dans une situation de lutte des classes féroce – prendre le pouvoir à tout moment, comme en 1968. La construction d’un parti de gauche puissant, démocratique et anticapitaliste est ainsi plus urgente que jamais.
Ni Le Pen, ni Macron !
Le scénario du populisme de droite contre l’ultralibéralisme a conduit, entre autres en Autriche, aux USA ainsi qu’aux Pays-Bas à une situation où la gauche était paralysée sans position indépendante. Sans candidature propre au dernier scrutin, beaucoup parmi eux appellent à voter pour le prétendu « moindre mal ». Ainsi, la gauche devient l’étrier de la politique de crise des capitalistes.
« Notre réponse, en tant que socialistes, à l’encontre de cette montée des extrêmes, à des tels développements ne doit pas être moins de politique de gauche, mais davantage. Seuls ceux qui peuvent montrer une réelle alternative peuvent défier la droite populiste. » (Résolution JSS, décembre 2016).
Aucune personne n’ayant pas perdu la raison minimiserait la dangerosité du FN. Néanmoins, nous devons traiter Macron avec la même honnêteté. Ce sont deux masques de la politique bourgeoise en crise capitaliste. Nous ne pouvons pas céder le combat contre le FN aux bourgeois. On ne lutte pas contre l’incendie en appelant à voter pour le pyromane ! Le résultat du premier tour du 23 avril a déjà attribué à la gauche l’opposition au nouveau gouvernement.
Bâtir l’opposition dès aujourd’hui !
Maintenant, il dépend entièrement de la capacité de pouvoir et vouloir assumer ce rôle des supporteurs de La France insoumise de Mélenchon et des syndicats. Une opposition forte au parlement donne une voix forte à la résistance. Que ce soit contre le racisme, le sexisme ou le démantèlement social, que ce soit l’isolation xénophobe avec Le Pen ou la globalisation capitaliste avec Macron.
La JS Suisse appelle toutes les organisations du mouvement ouvrier à combattre le futur gouvernement par tous les moyens !
La fausse piste du réformisme
Pendant cinq années, le parti socialiste s’est éloigné de plus en plus de son programme électoral et, maintenant, il paie l’addition. Il serait erroné de chercher la faute uniquement chez la direction du parti. Le problème était l’illusion réformiste de pouvoir entrainer des améliorations sur la base du système capitaliste. Pourtant, la crise du capitalisme a barré cette voie depuis longtemps. Dans les moments les plus importants, le réformisme manque de détermination pour rompre avec le capitalisme et ses contraintes acerbes, ce qui conduit à la capitulation. Cela démontre clairement que le rêve d’un capitalisme à visage humain n’est qu’une utopie.
Le mouvement La France insoumise a prouvé la volonté de changement de la jeunesse. La radicalisation de la jeunesse est un phénomène international et aura une grande influence sur l’avenir de la gauche.
Aussi « L’avenir en commun » (le programme de la France insoumise) fait défaut de la conclusion que la rupture avec le capitalisme constitue une nécessité. En dernier lieu, les problèmes de la classe ouvrière française ne peuvent pas être résolu par un « protectionnisme solidaire ». La socialisation des moyens de production doit être l’élément central du programme.
Après le premier tour, il est bien établi que la France insoumise est la seule force de gauche avec un caractère de masse. Afin de conserver et de développer cette force, elle doit cependant se constituer en un parti anticapitaliste avec des structures démocratiques. Ceci est la seule alternative à Le Pen !
Actuellement, les yeux du mouvement ouvrier international sont tournés vers la France. La décision concernant la tactique et la stratégie de la gauche française est donc d’une importance majeure pour des salarié-e-s partout dans le monde. Par cette résolution, la JS Suisse participe dans la tradition internationaliste du mouvement ouvrier au débat au sein de la gauche française.
Après son approbation, cette résolution sera transmise à la France insoumise, au Mouvement des jeunes Socialistes (MJS) et à la YES.
Signataires : Dersu Heri (JS Genève), Bryan Chirinos (JS Genève), Michael Wepf (JS Vaud), Florian Degen (JUSO Basel-Land), Julian Scherler (JUSO Bern) etc.
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