Le génocide contre les Palestiniens est un exemple supplémentaire de toute la cruauté dont le capitalisme est capable. Tandis que les impérialistes occidentaux sont déterminés à soutenir cette guerre barbare, y compris en Suisse, la colère et la radicalisation ne cessent de croître. Le massacre continue et, en Suisse, des dizaines de milliers de personnes ont vu le Conseil fédéral, les médias et les rectorats se ranger complètement derrière la machine de guerre israélienne.
Nous avons manifesté pendant des mois, mais ils nous ont ignorés. Nous avons occupé les universités, mais ils ont lancé les médias et la police contre nous. Onze mois de génocide nous ont appris une chose : les impérialistes n’écoutent pas les appels à la raison. Ils ne comprendront qu’un seul langage : celui de la mobilisation de masse !
Les occupations d’universités en mai dernier auraient pu être le point de départ d’un mouvement beaucoup plus large. Cependant elles sont généralement restées petites et courtes, car il n’y avait pas de plan concret pour mobiliser l’ensemble des étudiants et des travailleurs universitaires. Même à Genève, où près de 1000 personnes se sont rassemblées en une soirée, il n’existait aucun plan pour savoir ce que ces 1000 personnes devaient faire. À minuit, elles sont rentrées chez elles, démunies, ce qui a donné le champ libre à la police pour évacuer l’occupation. Comme partout ailleurs, ce mouvement s’est soldé par une défaite.
Les occupations n’ont pas été claires sur la question cruciale : que pouvons-nous faire pour arrêter le génocide – quel est le levier dont disposent les étudiants ? La réponse est de lancer maintenant une campagne nationale pour une grève dans les écoles et les universités.
Une telle grève paralysera les universités et les collèges. Les rectorats seront ainsi obligés d’écouter nos revendications : « Pas de soutien à la guerre pour l’impérialisme israélien ! »
Ainsi sera posée la question du pouvoir : qui décide des positions politiques des lieux d’enseignement ? Est-ce ceux qui profitent de bonnes relations avec Israël ou bien nous ? Grâce à cette grève, nous montrerons que les rectorats sont également du côté du génocide.
Ainsi, nous pourrons commencer à défier directement l’impérialisme. En effet, une grève a le potentiel d’entraîner de plus grandes parties de la population dans la lutte. En particulier la classe ouvrière, qui a effectivement le pouvoir de renverser les capitalistes. Les étudiants du Bangladesh sont l’exemple à suivre : ils se sont opposés à une réforme réactionnaire, ont mis en place des centaines de comités de lutte et ont ainsi déclenché un mouvement de masse de millions de personnes qui a renversé la présidente.
La grève étudiante n’est pas l’objectif final ; nous nous battons pour gagner !
Cela demande beaucoup de préparation. La campagne pour cette grève ne peut pas se réduire à un coup d’éclat. Trop petits, nous serons balayés encore plus rapidement qu’au printemps. Il s’agit donc de convaincre une majorité d’étudiants et de travailleurs universitaires, car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons réussir. C’est pourquoi, nous devons dès maintenant former des comités dans toutes les écoles et universités. Tous ceux qui veulent agir pour la Palestine peuvent s’organiser dans un comité, endroit où les impérialistes et les sionistes ne seront pas les bienvenus.
Ces comités forment le premier noyau qui travaillera à gagner les suivants à la grève. En discutant de la situation en Palestine, de la position de l’impérialisme suisse et surtout de la manière dont nous pouvons lutter, ils pourront proposer au mouvement des revendications pour lesquelles lutter. C’est la seule façon d’être clair et de pouvoir ainsi convaincre d’autres camarades étudiants.
La tâche principale des comités est de travailler de manière ciblée à la grève. En organisant des assemblées générales pour que les étudiants et les travailleurs universitaires puissent prendre ensemble des décisions démocratiques, cela développera alors un réel plan pour agrandir le mouvement. Le jour de la grève, les comités veilleront à ce que tout le monde soit au courant et que personne ne soit laissé de côté. Notre force réside dans la masse ! Notre succès aussi.
À la rentrée universitaire, les campus seront remplis de milliers d’étudiants qui se demandent comment arrêter le génocide. Cette énergie doit être canalisée vers une lutte ciblée.
Le Parti communiste révolutionnaire est présent dans toutes les grandes universités de Suisse ainsi que dans de nombreux collèges. Nous sommes déterminés et nous allons nous donner les moyens de nos ambitions : une grève générale étudiante en Suisse.
C’est pourquoi nous appelons tous ceux qui sont contre le génocide – tous les étudiants, tout le personnel des universités et toutes les organisations pro-palestiniennes – à s’unir et à travailler à une grève des écoles et des universités dans tout le pays !
Si tu es d’accord avec la nécessité d’une telle grève, tu en as la responsabilité. Contacte-nous au plus vite pour qu’ensemble nous fassions passer le mouvement à l’étape suivante. Nous pouvons mettre fin au génocide. Nous pouvons renverser l’impérialisme.
Dans pratiquement toutes les universités suisses, la lutte pour la Palestine passe cet automne à la vitesse supérieure. Cependant, pour lutter contre le génocide, il faut connaître ses adversaires. Comme le montrent les rapports suivants, la lutte est dirigée en premier lieu contre les rectorats, qui soutiennent et couvrent toutes les atrocités commises par l’armée israélienne. Derrière les rectorats se trouvent des forces bien plus puissantes encore : celles de l’impérialisme.
Nous vivons actuellement une période de guerres et de conflits. En effet, le monde n’avait plus vu autant de pays impliqués dans un conflit armé depuis la Seconde Guerre mondiale ! Cependant, la crise actuelle du capitalisme pousse de plus en plus de prédateurs capitalistes à se disputer un butin de plus en plus petit.
L’ordre mondial, dominé par les États-Unis, s’effrite. Le gendarme du monde ne peut plus simplement agiter son bâton comme auparavant. En conséquence de quoi, la Chine et la Russie montrent les dents et des puissances plus petites, comme l’Iran, Israël ou l’Arabie Saoudite, cherchent à agrandir leur zone d’influence. Les guerres inévitables qui s’ensuivent ne sont que “la poursuite de la politique par d’autres moyens”, comme le disait Clausewitz.
L’OTAN est la force la plus réactionnaire de la planète. Sur les 285 guerres qui ont eu lieu depuis la Seconde Guerre mondiale, l’OTAN – sous la direction des États-Unis – en a initié bien plus de 200. Dans leur mission de conquête de zones d’influence, de marchés et de profits, les impérialistes occidentaux n’ont pas de limite. Gaza n’est que le dernier et particulièrement choquant exemple : l’OTAN arme et finance un génocide. Sans le soutien de l’impérialisme occidental, Netanyahu et consorts ne pourraient pas poursuivre leur macabre projet.
La Suisse subit absolument la crise mondiale du capitalisme. Elle n’en est pas exempte. Ainsi, dans cette série de luttes d’influence et de débouchés économiques, la neutralité, même de façade, n’a plus sa place. La classe dirigeante suisse a fermement choisi son camp, celui de l’OTAN. Derrière cela, ne se cachent rien d’autre que des intérêts de classe : les États-Unis et l’UE représentent près des trois quarts des débouchés économiques des capitalistes suisses. De cette dépendance économique découle directement une dépendance politique et militaire. Comme l’a dit le Conseil fédéral au printemps : « La politique de sécurité et de défense doit être orientée de manière plus conséquente que jusqu’à présent vers la coopération internationale, en particulier avec l’OTAN, l’UE et les États voisins ».
Concernant Gaza, aucun faux-semblant humanitaire ne peut dissimuler le soutien meurtrier du Conseil fédéral à la machine de guerre israélienne. Dernièrement, ce gouvernement soi-disant « neutre » a autorisé des livraisons d’armes à Israël par des dizaines d’entreprises suisses, en se lamentant car “interdire ces transactions aurait de grandes conséquences financières ».
C’est donc clairement dit : les « conséquences » humaines du génocide pour des millions de Palestiniens laissent le Conseil fédéral froid, car il doit avant tout se soucier des « conséquences financières » (c’est-à-dire des profits) des capitalistes. Pour les impérialistes suisses aussi, il s’agit de garder fermement le contrôle des marchés et des zones d’influence.
Ainsi, le rôle des rectorats est tout aussi clair : ils ne sont rien d’autre que l’appendice académique de l’impérialisme dans les universités et les écoles. Seule une véritable mobilisation de masse peut mettre à genoux de tels adversaires. Le seul moyen de faire passer le mouvement pour la Palestine au niveau supérieur est de se mobiliser dès maintenant pour une grève nationale des étudiants et des collégiens.
En mai, des centaines d’étudiants et de collaborateurs ont occupé l’université de Bâle pour protester contre la complicité de l’université dans le génocide à Gaza. Alors que les images de Rafah nous bouleversaient, l’université a fait évacuer l’occupation par la force. Ce fut un revers dans la lutte, car l’université continue à soutenir l’impérialisme israélien.
La raison en est que les universités ne sont pas neutres sous le capitalisme. Elles sont des institutions étatiques et ont donc pour mission de défendre le statu quo. Le rôle des universités est de produire des idées – les idées de la classe dirigeante.
À cela s’ajoute le fait que les mesures d’austérité dans l’éducation rendent l’université de plus en plus dépendante de « fonds tiers », c’est-à-dire des capitalistes et de leurs associations. En 2016, par exemple, Interpharma a financé un poste de professeur et a même décidé qui devait l’occuper. De tels financements représentent désormais 25% du budget total. Parmi les principaux bailleurs de fonds figurent Roche et Novartis, qui profitent tous deux de l’oppression des Palestiniens par Israël. L’industrie pharmaceutique et chimique suisse exporte des marchandises d’une valeur de 780 millions de francs vers Israël. Ces multinationales financent notre université et, comme le dit le proverbe : « Qui paie commande ! »
La rectrice de l’université Schenker-Wicky se targue de garantir ces fonds. Le conseil d’administration de l’université, nommé par le Conseil d’État, inclut des représentants de l’industrie pharmaceutique, de banques et d’autres grandes entreprises, qui ont un intérêt commun à défendre l’impérialisme suisse. C’est précisément ce qui explique le soutien de l’université à Israël et la répression de la solidarité avec la Palestine. Le rectorat n’est rien d’autre que le représentant de l’impérialisme suisse à l’université !
C’est pourquoi le cri de guerre des étudiants et du personnel de l’université doit être : Virons l’impérialisme de l’université de Bâle ! À bas les multinationales et les mesures d’austérité dans l’enseignement !
Lev Schwarz, Bâle
À l’Unige, dès le 7 octobre, le rectorat a montré le camp qu’il soutenait. Caché derrière la “neutralité académique”, il réprime chaque signe de solidarité dans l’Université. Même seulement se promener à dans le batiment avec un drapeau palestinien est un motif pour en être expuésé, alors que certains profs de l’Unige sont massivement présents, dans les médias, pour défendre ou minimiser les actions d’Israël.
Par exemple, pour “expliquer” que les actes d’Israel ne sont pas un génocide, le professeur de droit humanitaire M. Sassoli disait le 20 mai dernier à la SRF : “les actions de l’armée israélienne sont, à mon avis, dirigées contre le Hamas et non contre toute la population.” À ce moment-là, plus de 35’000 Palestiniens étaient déjà morts à Gaza, dont environ 10’000 enfants.
Nous avons voulu les forcer à nous écouter en occupant Uni-Mail. La rectrice Leuba et le rectorat ont, dès le premier jour, calomnié le mouvement et ont cherché à le réprimer. Ils ont constamment appuyé sur le “risque de sécurité pour les étudiants” que posait l’occupation, alors que la violence venait uniquement des perturbateurs sionistes et de la police. Dès que l’occasion s’est présentée, ils ont fait intervenir la police pour vider l’occupation. Le rectorat de l’Unige s’est positionné complètement contre les palestiniens et en défense de la machine de guerre d’Israël.
Ne nous laissons pas intimider. La taille de l’occupation d’Uni-Mail (une des plus grandes d’Europe!) et l’assemblée syndicale du personnel qui a eu lieu en soutien aux étudiants réprimés montrent que beaucoup de monde à l’Unige veut se battre pour la Palestine. Avec la rentrée, nous avons la possibilité de faire passer le mouvement à un niveau supérieur. Des milliers de jeunes arrivent à l’uni ces prochaines semaines et beaucoup d’entre eux sont prêts à se battre maintenant pour que le massacre s’arrête, si une voie convaincante est proposée : un mouvement massif, suffisamment grand pour bloquer l’université – une grève de l’université, étudiants, corps intermédiaires, professeurs et personnel technique ensemble contre le génocide et contre son soutien par l’Unige.
Charles Tolis, Genève
L’EPFZ attaque frontalement ses étudiants : Les frais d’inscription pour les étrangers ont triplés ! La colère contre cette mesure extrêmement réactionnaire est énorme. En très peu de temps, 6000 signatures de protestation et des centaines de commentaires furieux ont été récoltés. Aujourd’hui, les étudiants entament la lutte en organisant une journée d’action au début du semestre. Comment gagner ?
Tout d’abord, nous devons reconnaître : Il s’agit d’une lutte contre la classe dirigeante suisse. Cette attaque provient directement de la sphère politique, à savoir du Parlement et en particulier de l’UDC. Ces « représentants du peuple » veulent dépenser quatre milliards supplémentaires pour l’armée et économisent en revanche sur la formation ! Le Parlement et la direction de l’EPFZ mènent une politique de réarmement impérialiste qui a pour seul but de garantir les intérêts des capitalistes suisses. Pour dissimuler cela, ils ont recours au racisme le plus abject et augmentent les taxes « seulement » pour les étrangers.
C’est sur le génocide à Gaza que la direction de l’EPFZ a le plus clairement démontré qu’elle se rangeait dans le camp des dominants : dès le début, l’EPFZ a soutenu la machine de guerre israélienne et a ainsi défendu la position du Conseil fédéral et des capitalistes. Les étudiants ont évidemment protesté et la direction de l’EPFZ a immédiatement fait intervenir la police ainsi que déposé des plaintes pénales contre ses propres étudiants. Il en résulte clairement que la direction de l’EPFZ est un ennemi des étudiants.
Le potentiel de cette lutte est énorme. Des milliers d’étudiants sont menacés par ces attaques. Ce n’est que la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les mesures d’austérité de ces dernières années – augmentation des frais d’impression, diminution du personnel de nettoyage, réfectoires plus chers – et le soutien au génocide de la part de la direction de l’EPFZ ont attisé une colère de plus en plus grande. Nous devons nous organiser et engager le combat contre la direction de l’EPFZ. La victoire est possible !
Nous exigeons :
La journée d’action de l’association des étudiants est un premier pas important dans la lutte contre la politique impérialiste de l’EPFZ. Mais nous savons tous qu’une journée d’action symbolique ne fera pas changer d’avis la direction de l’EPFZ – et encore moins le Parlement. Il nous faut plus ! Une mobilisation massive – une grève ! – des étudiants et des travailleurs de l’université contre les mesures d’économie et la politique impérialiste de l’EPFZ est nécessaire. C’est le seul moyen de mettre à genoux le rectorat et le système politique. Cela doit être préparé. Pour cela, nous avons besoin d’une assemblée générale lors de la journée d’action.
Jessica, Zurich
1) Unissons-nous et faisons grève ensemble !
2) Arrêter de soutenir l’impérialisme israélien !
3) Stop à la répression contre le mouvement palestinien !
4) L’éducation plutôt que les bombes !
5) Arrêtons le génocide !
Europe — de Emanuel Tomaselli, ICR Autriche — 16. 11. 2024
Amérique du nord — de la rédaction — 13. 11. 2024
Europe — de Jack Halinski-Fitzpatrick, marxist.com — 11. 11. 2024