En mai, 28 personnes ont participé à une action No Tech For Genocide dans le bâtiment principal de l’EPFZ. Elles ont immédiatement été arrêtées et, suite à un dépôt de plainte de la direction, elles se sont vu infliger des amendes qui atteignent, avec les frais de procédure, cinq chiffres. Le PCR exige que l’EPFZ retire toutes les plaintes et participe à la campagne de solidarité.
Avec ces poursuites judiciaires d’étudiants de l’EPFZ, la répression contre le mouvement FREE PALESTINE a atteint un nouveau fond. Alors que Netanyahou continue impitoyablement sa guerre d’extermination dans la bande de Gaza, le comportement de la direction de l’école EPFZ est représentatif de la ligne de conduite de l’ensemble de l’impérialisme suisse.
Ils parlent de liberté d’expression et de Droits de l’Homme, mais derrière cette façade, ils n’ont d’yeux que pour les intérêts froids du capital : protection des profits et des exportations des groupes suisses (vers Israël et ailleurs), bonnes relations avec la puissance protectrice des Etats-Unis et protection idéologique du sionisme. Pour cela, ils sont prêts à accepter le meurtre et l’expulsion des Palestiniens. Ce sang est aussi sur les mains des riches et des puissants de Suisse.
Celui qui ose dénoncer ce cynisme scandaleux est assuré de recevoir la matraque de la police. Leur « liberté d’expression » reste valable tant que ces opinions ne vont pas à l’encontre des intérêts impérialistes de la classe dirigeante. Derrière la façade de la « démocratie » bourgeoise avec ses « droits » et ses « libertés » se cache la dictature pure et simple des banques et des entreprises. A l’EPFZ règne ce qui est dans l’intérêt de l’UBS (financement externe de 40 millons), de Google et d’autres grands capitalistes généreux : La réalisation de leurs souhaits compte plus pour l’EPFZ que la lutte contre un génocide.
Les 28 personnes arrêtées protestaient pacifiquement, dans le contexte du mouvement d’occupations de ce printemps, réclamant la fin de la participation de l’EPFZ au développement de technologies pour l’armée israélienne. Nous avions rapporté sur les demandes de No Tech For Genocide.
Ce n’était pas la première fois que la main de fer de la direction de l’ EPFZ s’est fait sentir lors de manifestations pro-palestiniennes. En avril déjà, l’EPFZ avait interdit un exposé sur « l’architecture armée » à Gaza (voir page 21).
Interrogé sur la répression, le chef de la sécurité de l’EPFZ, Weidmann, assure hypocritiquement que « l’EPFZ se veut un lieu ouvert où les différentes perspectives peuvent et doivent être exprimées». La réalité dément ces propos. Le libre échange d’opinions est valable tant que les idées des dominants restent incontestées. Au cours de l’année dernière, le rectorat a dû constater à plusieurs reprises à quel point le soutien au génocide d’Israël était impopulaire parmi les étudiants. Ils craignent donc – à juste titre – qu’un mouvement plus large se forme, ce qui menacerait leurs intérêts. Comme l’a fait la protestation en mai, en dévoilant l’utilisation de l’intelligence artificielle développée en collaboration avec l’EPFZ dans le cadre du massacre à Gaza. C’est pourquoi ils tentent d’étouffer dans l’œuf tout signe de mouvement, allant jusqu’à utiliser la violence. Un « dialogue libre» ? Un luxe qu’ils ne peuvent plus se permettre. Nous ne devons pas nous laisser impressionner par cela. En réalité, leur comportement est un signe de faiblesse. Leur position les isole de plus en plus et montre qu’ils défendent les intérêts d’une minorité.
C’est la même stratégie que celle adoptée par l’ensemble de la classe dirigeante au cours de l’année passée. Dès le début, ils ont interdit de nombreuses manifestations. Ils ont limité le droit d’expression. Les médias se sont déchaînés contre chaque drapeau palestinien, chaque slogan pro-palestinien. Après l’évacuation par la police de toutes les occupations universitaires, ces 28 plaintes sont maintenant le triste point culminant de la répression. Leur objectif ? Intimider tous ceux qui veulent s’engager pour la Palestine. En muselant toute contestation, la classe dirigeante se prépare à la rentrée d’automne.
Mais cet automne ne sera pas comme le précédent. Comme nous l’avions prévu l’année dernière, la classe dirigeante israélienne se sert de l’attaque du Hamas pour justifier un nettoyage ethnique dans la bande de Gaza. De plus, actuellement, le gouvernement Netanyahou s’apprête à déclencher une guerre régionale pour servir cyniquement ses seuls intérêts.
Les 28 de l’EPFZ ont été accusés de « violation de domicile ». Pourtant les vrais criminels, ce sont ceux qui soutiennent une armée à détruire jusqu’à 60 % des domiciles à Gaza. Le vrai crime est de soutenir les 76 ans de répression violente d’Israël contre les Palestiniens !
Nos camarades et leurs compagnons de lutte ne sont coupables de rien. Au contraire, sans l’aide politique, financière et militaire de l’impérialisme occidental, y compris de la Suisse, Netanyahou ne pourrait jamais maintenir cette guerre. Notre combat s’adresse à l’impérialisme suisse et à son soutien criminel à Israël.
Il est temps de riposter. Nous ne pouvons pas accepter cette intimidation ! Une attaque contre l’un est une attaque contre tous ! Aux 28 jugements vont suivre 28 recours, prélude à une campagne de solidarité politique. La direction de l’EPFZ a jeté le gant. Nous le lui renvoyons !
Nous ne pouvons pas gagner ce combat sur le plan juridique. La justice bourgeoise est un instrument des capitalistes; son but est de défendre leurs privilèges. C’est pourquoi nous devons mener la lutte contre la criminalisation de la solidarité avec la Palestine de manière politique – c’est déjà une lutte politique !
L’EPFZ doit retirer immédiatement toutes les plaintes. C’est la principale revendication de ce mouvement de solidarité. Cependant l’objectif n’est pas seulement d’obtenir l’acquittement des 28 de l’EPFZ. Nous devons utiliser le mouvement de solidarité pour faire passer la lutte pour la Palestine à un niveau supérieur !
Nous allons gagner cette lutte en montrant de manière conséquente quelles sont les raisons politiques de la répression. Les capitalistes défendent leurs intérêts impérialistes. Ceux-ci sont diamétralement opposés aux intérêts de la classe ouvrière et de la jeunesse. Ils défendent le génocide par la répression. Nous nous battons pour la liberté des Palestiniens et de tous les opprimés. Notre arme est la solidarité – et le fait que nous représentons la grande majorité de la société !
Actuellement, des milliers de personnes reviennent à l’école et à l’université. Ils sont marqués par onze mois de génocide ainsi que par toutes les autres atrocités du capitalisme, par l’inflation, l’armement militaire et les mesures d’austérité. Nous sommes convaincus qu’une grande partie d’entre eux en est indignée et cherche une manière de faire quelque chose. #freeETH28 et la lutte pour le retrait des annonces doivent devenir un cri de ralliement qui les unira tous dans la lutte contre les atrocités impérialistes.
Nous pouvons amener l’EPFZ à retirer ses plaintes. Pour ce faire, nous organisons cette campagne – avec des événements, des rassemblements, des manifestations et même des grèves. Nous n’atteindrons cette force de frappe que si nous élargissons la lutte, de la question de la répression à sa cause : le soutien de l’impérialisme suisse à Israël. C’est de cela qu’il s’agit !
Pour y parvenir, nous devons aujourd’hui mettre en place des comités, dans chaque école et dans chaque entreprise, qui prennent cette lutte en main. Ainsi, elle pourra être reliée aux autres luttes, comme par exemple la lutte contre l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers à l’EPFZ.
Participe et lutte avec nous ! #freeETH28
Venujan et Patrick ont lutté pour la Palestine et contre l’impérialisme. Ils ont été dénoncés par l’EPFZ, convoqués par la police et attendent maintenant chacun une amende à quatre chiffres. Ils organisent la lutte contre la répression et mettent en place le comité de solidarité des personnes dénoncées.
Q&R avec les inculpés et l’équipe juridique – 25 septembre, Zurich (Kochstrasse 2) + Zoom
Si nous nous organisons pour lutter contre le pouvoir en place, nous devons nous attendre à de la répression. Des membres de comités palestiniens ont déjà dû se rendre chez le recteur et ont été menacés de renvoi. Nous devons nous y préparer. Notre force : leurs accusations sont totalement infondées et nous n’avons rien fait de mal. Nous sommes du bon côté et pouvons compter sur un large soutien si nous menons la lutte de manière politique ! Nous mobilisons en montrant le contexte politique des menaces. Nous pourrons ainsi convaincre de nouveaux militants.
Non. Cette accusation est fausse et purement politique. Les dominants calomnient toute solidarité avec le peuple palestinien en la qualifiant d’antisémite afin de criminaliser les protestations légitimes. La lutte contre la politique génocidaire du gouvernement israélien n’est pas un appel à la violence contre les Juifs. L’oppression systématique des Palestiniens n’est pas une politique juive, mais la politique menée depuis des décennies par l’État israélien et l’impérialisme occidental. Nous combattons le génocide et l’impérialisme afin que tous les peuples et toutes les religions du Proche-Orient puissent vivre libremement.
Europe — de Emanuel Tomaselli, ICR Autriche — 16. 11. 2024
Amérique du nord — de la rédaction — 13. 11. 2024
Europe — de Jack Halinski-Fitzpatrick, marxist.com — 11. 11. 2024