L’œuvre de Friedrich Engels « L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État » est un classique du marxisme. Il livre – entre autres – la clé, encore valable aujourd’hui, pour surmonter l’oppression de la femme.

Le mouvement des femmes a le vent en poupe – en Suisse mais aussi à l’international. Pour se libérer de l’oppression de la femme, nous devons aussi nous confronter à son origine. Engels, le plus proche ami et allié de Marx, a livré à ce sujet une œuvre révolutionnaire : « L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État » (1884), absolument fondamental pour la compréhension de l’histoire de l’oppression de la femme. Il pose les bases pour notre compréhension de l’apparition des classes, de l’État, et de l’oppression de la femme. Ainsi, cette œuvre donne aussi la clé pour surmonter cette forme d’oppression.

Engels : critiqué à tort

Les féministes reprochent souvent au marxisme de délaisser la question de la femme. L’œuvre d’Engels dément ce préjugé. Elle montre aussi à quel point il était un grand théoricien du marxisme, contrairement à l’image qui est souvent dépeinte de lui dans les universités bourgeoises. Avec sa méthode historique et matérialiste, Engels étudie la création des bases de notre société bourgeoise, la famille, la propriété privée et l’État. Il montre comment l’évolution de ces institutions dépendent de l’apparition des sociétés de classe. Ainsi, il montre comment les bases économiques d’une société déterminent les formes de la famille dans les différentes époques.

Origine commune : La société des classes

Engels démontre, qu’il n’a pas toujours existé d’oppression de la femme, d’État et de propriété privée. Durant plus de neuf dixièmes de l’existence de l’humanité régnait une répartition des tâches entre les genres, mais sans oppression de la femme. Les femmes pouvaient même avoir des positions, des postes plus élevés que les hommes. 

L’oppression de la femme, tout comme l’État et la propriété privée, sont apparus seulement il y a quelques milliers d’années avec la société des classes. Avec le développement de l’agriculture, et la sédentarisation, il est devenu possible que la société puisse produire plus que ce dont elle avait immédiatement besoin. Avec l’évolution de l’agriculture et l’apparition du commerce, l’homme a eu d’un point de vue économique plus de pouvoir que la femme. Il devint alors possible d’accumuler des richesses privées, ce qui détruisit la propriété commune. Des paysans s’endettèrent et durent se vendre comme esclaves. D’autres furent mis en esclavage lors de conquêtes. 

Pour protéger cette richesse privée et garder les esclaves sous leur joug, il fallait à la nouvelle classe dominante une violence organisée et publique : l’État se transforma en instrument de domination pour cette classe de possesseurs. Les hommes ne transmirent leur richesse qu’à leurs fils, ce qui rendit la monogamie de la femme (mais non pas de l’homme) obligatoire. La femme fut isolée dans le foyer. La famille patriarcale apparut. Ce fut, selon les mots d’Engels, « la grande défaite historique du sexe féminin. Même à la maison, ce fut l’homme qui prit en main le gouvernail; la femme fut dégradée, asservie, elle devint esclave du plaisir de l’homme et simple instrument de reproduction. »

L’oppression de la femme apparaît, en lien étroit avec la société des classes, et perdure encore de nos jours. Aujourd’hui, beaucoup de femmes avec des postes à temps partiels dépendent économiquement de leur mari et se chargent de la plus grande partie des tâches ménagères. De nombreuses femmes sont encore isolées, et livrées à leur époux. La violence domestique, mais aussi les agressions sexistes au quotidien sont un  problème majeur actuellement.

Apprendre d’Engels veut dire apprendre à gagner

Les leçons que nous pouvons apprendre auprès d’Engels sont aussi importantes de nos jours, pour la classe ouvrière et la jeunesse. La libération de la femme dépend de la libération de l’État bourgeois, et de la propriété privée. Ce sont les obstacles que nous devons surmonter aujourd’hui. Sans cette conclusion, nous ne pourrons pas abolir et surmonter l’oppression de la femme. L’œuvre d’Engels nous donne pour cela les outils nécessaires. Tâchons d’apprendre avec sonhéritage théorique – venez le lire avec nous ! Contactez-nous si vous êtes intéressés !

Frank Fritschi Marxist Society Basel

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