Le weekend du 22-23 novembre dernier s’est tenue l’édition 2025 de l’École Marxiste Internationale (EMI) du Parti Communiste Révolutionnaire, sous le titre « L’école du communisme ». L’événement a réuni 140 personnes venues de toute la Suisse romande, mais aussi de France, de Belgique et du Québec.
Cette école était la version francophone de la « Schule des Kommunismus » qui s’est tenu à Berne les 7 et 8 novembre, avec plus de 200 participants, et avait pour but de former tous les participants aux idées révolutionnaires du marxisme, afin de renforcer et développer les forces communistes en Suisse.
Pour la première fois, nous avions plus de 100 participants de la Suisse romande seule, ce qui fait un grand pas dans la construction des forces révolutionnaires dans la partie francophone du pays ! De plus, parmi les 140 participants à l’école, 40 n’étaient pas encore membres du PCR.
Ce résultat record n’est pas tombé du ciel, c’est le fruit du travail considérable mené par tous les membres du PCR en Romandie cet automne. Nous nous sommes préparés politiquement, en élaborant des présentations et des contributions pour les discussions. Nous avons mobilisé pour cette école dans les universités, les manifestations, les grèves, etc… Notre message était clair et puissant : les communistes doivent s’organiser et se former urgemment, pour préparer un parti capable de diriger la classe ouvrière vers la victoire, et le meilleur endroit pour commencer est l’EMI 25. Suite à cette école, nous sommes en discussion avec au moins 15 personnes intéressées à devenir des communistes actifs dans la construction de ce parti. Nous souhaitons d’ores et déjà la bienvenue dans nos rangs à ceux qui passeront le pas.
L’École a été ouverte, samedi matin, par la présentation des perspectives mondiales pour la révolution, par Josh Holroyd, membre du secrétariat international de l’ICR et rédacteur de notre magazine théorique international «Défense du Marxisme ». Celui-ci a souligné toutes les contradictions explosives dans la situation mondiale, qui mènent les masses à se soulever, dans ce qui a déjà été surnommé les «Révolutions de la Gen Z».
De manière générale, le capitalisme en crise révèle de plus en plus ouvertement le vrai visage du système et de la classe dirigeante : une classe corrompue, parasitaire et décadente, déterminée à faire porter le poids de la crise aux masses ouvrières et ne se préoccupant que d’accumuler des profits. A ce sujet, Josh a aussi souligné un élément significatif des développements du scandale Epstein : beaucoup de travailleurs américains, parlent de la « classe d’Epstein » opposée à la majorité de la population. De plus en plus, la classe ouvrière se rend compte que ces scandales ne sont pas le fait d’individus mauvais, mais de cette même classe dirigeante.
En particulier, Josh a pointé la situation de l’Europe, qui devient le maillon le plus faible de l’impérialisme au niveau mondial. L’Europe est écrasée dans la lutte entre les grands blocs impérialistes et est la plus durement touchée par la crise sur le plan économique. C’est là la raison profonde qui explique les violentes attaques d’austérité que l’on voit partout en Europe et qui mettent le feu aux poudres de la lutte des classes, comme le montrent le mouvement Bloquons Tout en France et la grève générale pour la Palestine en Italie. L’idée du « nous contre eux » fait son chemin dans la conscience et prépare de bien plus grandes explosions sociales.
Comme l’a aussi souligné une contribution dans la discussion, le même processus a également lieu en Suisse. La classe dominante se trouve de plus en plus dans un impasse, fait payer la crise à la classe ouvrière, qui en retour s’indigne et se voit contrainte d’entrer en lutte, comme l’illustre l’incroyable mouvement de grève de la fonction publique vaudoise.
Tout ce qui manque dans tous ces pays est une direction révolutionnaire pour toute cette haine de classe, pour la prise du pouvoir et l’organisation socialiste de la société.

L’École s’est poursuivie avec 8 autres discussions, sur plusieurs thèmes fondamentaux de la théorie marxiste, les attaques classiques de la bourgeoisie contre le communisme et les questions brûlantes d’actualité. De l’économie marxiste à l’art et de la Palestine à la nature humaine, l’ampleur et la diversité des discussions était impressionnante.
Les participants ont, par exemple, pu suivre la présentation « La Yougoslavie : la poudrière révolutionnaire des Balkans» du camarade Ivan Lampert, lors duquel nous avons discuté des avancées apportées par la prise du pouvoir des masses après la défaite des nazis, mais aussi les limitations imposées à l’économie planifiée par le parasitisme de la bureaucratie de Tito, qui ont finalement conduit au rétablissement du capitalisme et à l’horreur de la guerre des Balkans.
Dans une discussion intitulée «Comment la Palestine peut-elle un jour être libre ?», Benoit Tanguay, membre dirigeant du PCR canadien a montré l’échec cuisant des approches pacifistes fondées sur les appels aux gouvernements et à l’ONU à agir en faveur de la Palestine. Il a également expliqué que la paix dans le monde arabe passe par le renversement de la classe dirigeante sioniste israélienne mais aussi des régimes arabes par les masses arabes elles-mêmes, et la mise en place d’une fédération socialiste du Moyen-Orient. Notre rôle à nous, travailleurs occidentaux, est de lutter ici, contre nos propres gouvernements et nos classes dirigeantes impérialistes, qui permettent à Israël de perpétuer son génocide.

Une idée centrale transperçait toutes les discussions : les communistes ont besoin d’une méthode scientifique claire pour analyser le monde et déterminer leur programme et leur stratégie. Sans cela, nous serions condamnés à adopter le point de vue de l’une ou l’autre fraction de la classe dirigeante. Cette question a été abordée explicitement dans plusieurs ateliers, notamment lors d’une introduction à l’économie marxiste, une discussion sur la nature de l’Humain et dans l’atelier d’introduction à la philosophie marxiste intitulé « La Dialectique : l’arme la plus puissante des communistes ». Elle a également été discutée à travers la question de l’art, à travers une discussion sur « Faust », chef-d’oeuvre du poète allemand Goethe.
Ces idées sont notre plus grande force au PCR. C’est grâce à cela que nous maintenons une position indépendante de classe, mais c’est aussi ce qui intéresse le plus les jeunes et travailleurs qui se rapprochent de notre parti. Cela se voyait durant les pauses et les repas, où l’on pouvait entendre mille et une questions être discutées.
De la science à la situation politique soudanaise, du populisme de droite aux limites du réformisme de gauche : les discussions semblaient intarissables. Et rien de mieux pour les nourrir que notre stand de littérature, qui a rencontré un franc succès, avec plus de 1’600 francs de littérature vendue. De plus, 5’000 CHF ont pu être récoltés pour la construction du parti à travers l’appel aux dons, témoignage clair de l’enthousiasme des participants.
En mot de clôture de l’École, Dersu Heri, secrétaire politique du PCR a tiré les conclusions politiques de l’événement : il ne suffit pas d’être d’accord avec le communisme et les idées du marxisme, il faut s’organiser et construire un parti capable d’en faire une force historique. Et nous n’avons pas de temps à perdre pour construire ce parti. Comme le dit Dersu : « Construisons ce parti comme si des millions de vies en dépendaient – car c’est le cas ! »
Avec la méthode marxiste, nous pouvons éviter de tomber dans le pessimisme dans lequel se trouve toute la gauche et comprendre quel rôle nous pouvons jouer dans l’histoire. Nous ne pouvons pas faire la révolution à la place des masses, mais la colère créée par la crise du système les pousse justement dans la direction de la révolution. Le courant de l’histoire commence à s’écouler dans notre sens, mais pour pouvoir dialoguer efficacement avec les masses nous devons à la fois apprendre à nous connecter à leur conscience, et renforcer nos propres forces.
C’est pourquoi nous avons besoin de toi, lecteur de cet article ! Tu as raté l’EMI ? Pas grave ! Les enregistrements de l’école seront prochainement disponibles sur notre chaine Youtube. De plus, une branche locale du PCR est déjà prête à t’accueillir et t’en transmettre toutes les leçons, pour que tu puisses dès maintenant te mettre à travailler pour la révolution.
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