Lettre ouverte de la section genevoise du Parti Communiste révolutionnaire et de l’Association des Etudiants marxiste de l’Unige à toutes les personnes solidaires envers la Palestine. Avec cette résolution, nous appelons toutes les organisations et les personnes qui luttent contre le génocide perpétré par Israël à Gaza à s’unir dans un front commun de lutte, sur la base du programme suivant :

Depuis presque un an, Israël commet un génocide sans précédent dans la Bande de Gaza. Netanyahu annonce qu’il durera jusqu’en 2025 et que la guerre pourrait même s’étendre au Liban. Sans la participation directe des Etats occidentaux, cette campagne brutale ne fonctionnerait pas un seul jour de plus. En Suisse aussi, le monstre de l’impérialisme israélien a ses complices. Le Conseil fédéral, les grandes entreprises, les médias ainsi que les rectorats des universités et des écoles soutiennent ces crimes. Pour eux, leurs intérêts économiques et leur soutien au camp de l’OTAN valent bien plus que la vie de centaines de milliers de Palestiniens, et même plus que celle des millions de personnes au Proche-Orient qui sont menacées par une extension de cette guerre. 

A l’Unige, dès le 7 octobre, le rectorat a montré le camp qu’il soutenait. Caché derrière la “neutralité académique”, il réprime chaque signe de solidarité dans l’Université. Même seulement se promener à Uni-Mail avec un drapeau palestinien est un motif pour être expulsé du bâtiment, alors que, certains profs de l’Unige sont massivement présents, dans les médias, pour expliquer ou minimiser, par exemple juridiquement, les actions d’Israël. 

Nous sommes descendus dans la rue, samedi après samedi, mais le gouvernement et le rectorat nous ont montré qu’ils ne nous écouteraient pas. Nous avons voulu les forcer à nous écouter en occupant Uni-Mail. La rectrice Leuba et le rectorat ont, dès le premier jour, calomnié le mouvement et ont cherché à le réprimer. Ils ont constamment appuyé sur le “risque de sécurité pour les étudiants” que posait l’occupation, alors que la violence venait uniquement des perturbateurs sionistes et de la police. Dès que l’occasion s’est présentée, ils ont fait intervenir la police pour vider l’occupation. A côté, les sionistes menaient leurs actions violentes et irrespectueuses librement dans l’Uni. Où était le rectorat quand les sionistes sont venus empêcher une minute de recueillement pour les victimes de Gaza le 9 mai ? Le rectorat s’est positionné complètement contre les palestiniens et en défense de la machine de guerre d’Israël. Nous n’avons rien à attendre de lui.

Pour justifier l’éviction de l’occupation, le rectorat nous a expliqué que sa seule préoccupation était de maintenir des conditions de qualité pour les études. Quelle hypocrisie ! La baisse constante des conditions d’étude et de recherche n’est pas due aux étudiants protestant contre le génocide mais à l’austérité constante imposée par le rectorat, le Conseil d’Etat et le Conseil fédéral derrière eux (CHF 5 millions d’économie chaque année sur le budget de fonctionnement de l’Unige entre 2024 et 2027).  Le Conseil fédéral a d’autres priorités que l’éducation, notamment l’armement. Pour financer la militarisation, il est en train de mener des coupes budgétaires massives dans l’enseignement, à tous les niveaux d’étude et partout en Suisse. Parallèlement aux coupes dans le service public, le Conseil fédéral a décidé d’investir chaque année CHF 6,5 milliards dans l’armée. C’est l’équivalent de 250 fois le déficit financier de l’Unige. Ils nous font payer directement la militarisation en Suisse et le soutien du génocide en Palestine.  

La taille de l’occupation d’Uni-Mail (une des plus grandes d’Europe !) et l’assemblée syndicale du personnel qui a eu lieu en soutien aux étudiants réprimés montrent qu’une grande partie des membres de la communauté universitaire veulent se battre pour la Palestine. Cet automne, nous avons la possibilité de faire passer le mouvement à un niveau supérieur. Des centaines de milliers d’étudiants affluent dans les écoles et les universités. Beaucoup d’entre eux sont révoltés par l’oppression infâme que subissent les Palestiniens. Des milliers seraient prêts à se battre maintenant pour que le massacre s’arrête – à condition qu’une voie convaincante soit proposée. La voie nécessaire est celle d’un mouvement massif, suffisamment grand pour bloquer l’université : une grève de l’université, étudiants, corps intermédiaires, professeurs et personnel technique ensemble.  

C’est pour cela que nous appelons à toutes les organisations qui veulent lutter pour la Palestine à s’unir pour lutter contre le génocide, autour de revendications communes de combat. Pour cela, nous devons organiser une Assemblée générale la plus massive possible au début du semestre. Ce sera un premier pas en direction d’une grève de l’Université.

Nous proposons les revendications suivantes :

  • Non au soutien de l’UNIGE au génocide
  • Non à la répression de la solidarité pour la Palestine à l’université 
  • L’éducation, pas la militarisation : plutôt que des milliards pour l’armée, nous avons besoin d’investissements massifs dans l’éducation et les services publics.
  • Pour la fin du génocide 

    Tu es d’accord avec la nécessité d’organiser une grève à l’Université ? Tu n’es pas à l’uni mais tu voudrais organiser une telle grève dans ton école ou ton collège ? Contacte nous aussi au plus vite !

    Ensemble nous pouvons faire passer le mouvement à l’étape supérieure ! Ensemble nous pouvons mettre fin au génocide ! Ensemble, nous pouvons libérer la Palestine !

     
    Contacte nousinfo@communisme.ch