Suite logique des privatisations du service publique dans la région
Après une analyse « de fond », l’HFR a décidé d’imiter les différents hôpitaux de la région tel que l’hôpital Daler, l’hôpital intercantonal de la Broye ou encore le CHUV à Lausanne. Les raisons cités sont « l’extrême vétusté » des installations de Fribourg et le faible volume de linge a traiter à Tavel. Mais avant tout, cette privatisation éviterai un investissement de 18,8 millions de francs.
Le personnel et les syndicats de la SSP ont tout de suite réagi et ont menés des entretiens durant une période de consultation. L’HFR a annoncé vouloir proposer des solutions à la trentaine de personnes concernées : la mobilité interne, la retraite anticipée ou un poste équivalaient. Mais ces solutions concernerait seulement les employés a contrat à durée indéterminé et non les huit employés qui bénéficient d’un contrat à durée déterminé. De plus, dans cette branche les salaires sont 1000 à 1500 francs plus bas dans le secteur privé que ceux des employés de l’HFR, souligne le syndicat. Cela confirme donc que l’externalisation s’apparente a du dumping salarial. Cette consultation a été perçue comme un alibi par le personnel et le syndicat car une fois de plus, ils ont été mis devant un fait accompli. Cette tentative de passage de force ne leur laissait aucune marge de manœuvre.
Le Parti socialiste fribourgeois a annoncé dans un communiqué qu’il «s’oppose avec force à ce démantèlement d’un service public» et qu’il «soutiendra toute manifestation des revendications du personnel concerné.»
Durant un entretien du SSP avec les députés David Bonny et Xavier Ganioz, le Conseil d’Êtat ne s’est pas prononcé formellement sur le choix à prendre. Ils n’entendent pas intervenir sur la stratégie de l’HFR. Mais le Conseil d’Êtat reprend des chiffres fournis par l’HFR qui sont en partie faux. Selon le Conseil d’Êtat, la privatisation de la buanderie est la variante la moins chère (7.5%). Ce chiffre ne correspond pas à la réalité, car lors des négociations, les chiffres donnés par la direction de l’HFR montrent que la solution interne serait moins chère (80’000 francs de moins par an).
Encore selon le Conseil d’Êtat, «la construction d’une nouvelle buanderie d’ici 2021-2026 serait absolument nécessaire car le volume actuel de la buanderie sur le site de Fribourg est trop restreint pour assurer le traitement du linge de l’ensemble de l’HFR. » Cette information est pourtant erronée. La capacité de traitement est de 7 tonnes alors que la quantité de linge traité par jour est de 4.5 tonnes.
Ces informations données par le Conseil d’Êtat induit ses députés et donc la population en erreur.
Mobilisation et solidarité entre les travailleurs
Après avoir appris que plusieurs instances internes à l’HFR s’étaient opposés aux revendications du personnel et des organisations syndicales, le personnel a donc décidé de se mettre en grève le 12 juin. Différentes organisations syndicales et politiques (UNIA, les Verts, la JS Fribourg, le PS, Attac, soldiaritéS) se sont mobilisés et étaient présents aux côtés des grévistes durant une manifestation qui a rassemblé une centaine de personnes. Après avoir suspendue la grève le temps d’une discussion entre le Conseil d’administration de l’HFR, une délégation du personnel, la fédération du personnel de l’Êtat de Fribourg (FEDE) et le SSP, les grévistes ont obtenu gain de cause sur l’ensemble de ses revendications et ont donc suspendue la grève.
Leurs revendications étaient :
Le résultat de cette grève est un signe politique fort et un exemple à suivre. S’opposer aux logiques de privatisation au sein du service publique est possible. Une telle grève fait couler beaucoup d’encre et fait beaucoup parler. La solidarité des travailleurs envers les grévistes et le soutien de tout part montrent que les gens s’opposent fortement à ces mesures de privatisation. C’est également un rappel de l’importance de l’union de la gauche face à ce démantèlement général.
L’importance du service publique et de ses valeurs doit être pris en compte. Un bon service publique qui garantie de bonnes conditions de travail semble fondamental. Il ne peut pas être géré selon les lois du libre marché. Les conditions de travail des salariés doivent rester un acquis et ne doivent en aucun cas être attaqués. La recherche de profit du processus néolibéral par des privatisations doit être fermement condamné par la gauche car elle se fait sur le dos des travailleurs. Tous les secteurs du service publique sont menacés par ce genre de privatisation. Chacune d’entre elles devra être condamné et combattue sans relâche afin de ne pas succomber aux pratiques capitalistes de l’Êtat.
Milan Stocker
Image: Screenshot La Télé ©
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