Jusqu’à présent, la tactique de la Grève du Climat n’a réussi à produire que peu de résultats. Comment la mener dans le futur ? En tant que Courant Marxiste, nous disons : la Grève du Climat a besoin d’un programme socialiste !
Depuis une année et demi, des élèves en Suisse et partout descendent dans la rue pour manifester contre le changement climatique. Ce mouvement magnifique a démontré que des milliers, même des millions de gens sont prêts à lutter pour un futur qui vaudrait la peine d’être vécu. En manifestant et en s’adressant à l’État et aux grosses entreprises, les grévistes ont essayé de convaincre les gouvernement d’implémenter des mesures écologiques.
Mais aujourd’hui on doit le constater : ça n’a servi à rien. En Suisse, c’est devenu particulièrement clair lors du sauvetage de Swiss au printemps. Au lieu d’implémenter des mesures efficaces contre les grandes entreprises responsables du changement climatique, ces entreprises sont sauvées avec des milliards de francs d’impôts et ainsi sauvées de la faillite – et cela seulement quelques mois après l’élection d’un parlement dit “Vert”.
Le fait que la stratégie actuelle de la GdC ne produise pas de résultats n’est qu’à peine constaté au sein du mouvement. Mais la question doit être posée: de quelle autre manière pouvons-nous lutter contre le changement climatique quand des appels à l’État et aux entreprises ne mènent à rien ?
La réponse d’une partie de la GdC, c’est la désobéissance civile et la semaine d’action du 20 au 25 septembre, organisée par « Rise up for change ».
Par « désobéissance civile », on comprend une violation paisible et consciente de la loi motivée par des raisons de conscience : c’est à dire des actions comme des flashmobs ou l’occupation d’un pont.
Des telles actions ont comme but de secouer la société et d’attirer l’attention des médias. Or, ces actions sont purement symboliques. Ces action n’ont que des conséquences pour celles et ceux qui y participent (des amendes etc.), mais aucune pour ceux qu’on doit cibler ! C’est le capitalisme qui est responsable du changement climatique, ce système sous lequel le profit dicte ce qu’on produit – le bien-être de l’humain et de l’environnement va toujours y être subordonné. 71% des émissions de CO2 sont produites par 100 entreprises. La désobéissance civile ne menace donc pas du tout leur pouvoir. Elle peut aussi bien être ignorée comme les grèves d’élèves. Encore pire : des actions comme l’arrêt temporaire du trafic provoque la haine justifiée des travailleuses et des travailleurs, et les désintéresse de la GdC, alors que ces personnes incarnent précisément la seule force capable d’agir contre ces entreprises.
La désobéissance civile n’avance donc pas le mouvement. Si nous voulons véritablement protéger le climat, elle est au contraire totalement contre-productive.
La lutte contre le changement climatique est en faiti la lutte contre le capitalisme. Des actions symboliques et des prières ne mèneront à rien. Les capitalistes ne nous écouteront pas parce qu’ils visent d’autres objectifs : la maximisation du profit. Les appels à l’État n’aident pas non plus : n’est-ce pas sa fonction de garantir le fonctionnement de l’économie capitaliste ? Encore une fois: que faire ?
La GdC a besoin de la classe ouvrière. C’est le travail des salarié.e.s qui fait tourner le capitalisme jour après jour. Mais cela signifie aussi que l’économie est paralysée quand les salarié.e.s refusent de travailler. Une grève des ouvrières et ouvriers n’est pas qu’une demande, mais met les patron.ne.s et politicien.ne.s vraiment sous pression. Elle ne peut pas être ignorée comme une grève de lycéen.ne.s..
À travers des actions de désobéissance civile, nous pouvons occuper un pont pour quelques minutes. La classe ouvrière par contre a le pouvoir de paralyser des usines, des entreprises, même des villes entières. C’est cela qui va rendre possible de décider de manière démocratique, solidaire et consciente ce qui doit être produit et comment. C’est ainsi que nous pouvons garantir que les intérêts et le bien-être de tous soient le facteur décisif, au lieu du profit de certains individus — incluant la protection du climat.
La condition pour pouvoir planifier l’économie, c’est que nous exproprions les capitalistes et transformions les entreprises en propriété de la société entière. Nous avons besoin du socialisme. Nous pouvons garantir une production avec peu d’émissions et durable si nous avons le contrôle démocratique sur l’industrie.
Une stratégie efficace pour résoudre la crise climatique nécessite la classe ouvrière. Mais ce but peut sembler inatteignable. Ce n’est pas possible de tout simplement demander à la classe ouvrière de faire la grève générale du jour au lendemain.
Mais les élèves dans la GdC et les salarié.e.s partagent finalement les mêmes intérêts : le bouleversement de ce système, car le capitalisme ne menace pas seulement l’environnement. La crise capitaliste attaque nos conditions de vie à tous les niveaux. Comme le problème climatique, ces problèmes ne peuvent être résolus qu’en renversant le capitalisme et en instaurant le socialisme.
Ce dont la GdC a besoin, c’est un programme qui unifie les luttes des salarié.e.s et des grévistes du climat : un lutte contre le changement climatique est une lutte pour le socialisme. Seule la classe ouvrière peut mener cette lutte avec succès, et renverser ce système.
Par Anina Durgiai, JS Ville de Berne
À peine une année après leur victoire électorale, les Verts ont présenté leurs objectifs « Pour une Suisse proclimatique ». Mais ceux-ci sont non seulement insuffisants, ils sont aussi ouvertement réactionnaires ! Ils ne résolvent rien et font payer les ouvrières et ouvriers.
Leurs propositions sont quasiment impossibles à distinguer de celles du PS – c’est-à-direun programme réformiste pour le climat. Nous sommes d’accord que la transformation durable de l’infrastructure et de la production d’énergie est urgente. Mais ce qui empêche cette transformation, ce ne sont pas des questions technologiques, c’est le capitalisme !
Ce qui rend leur programme réactionnaire, ce sont leurs voeux pieux et utopiques. Ils nous font croire que le financement de leur programme est réalisable en augmentant tout simplement les impôts. Mais des impôts élevés payés par les capitalistes ne sont possibles que contre la volonté de ces capitalistes. Le parlement ne va donc jamais implémenter de tels impôts (voir dans le cadre à gauche). Ce qui reste, ce sont des taxes à la consommation. Et comme la loi CO2 l’a démontré, ces taxes seront toujours finalement payées par les ouvrie.ère.s.
Les Verts démontrent qu’ils ne s’intéressent pas à la question de savoir qui doit payer. Ils sont prêts à défendre une politique antisociale pour avancer quelques petites mesures climatiques – même si elles sont loins d’être des vraies solutions. Pour eux, des fausses victoires dans le parlement sont plus importantes qu’un débat honnête sur un des problèmes les plus urgents de l’humanité.
Si les Verts se disent « de gauche », jugeons-les à leurs actes. Encore plus vite que prévu, les Verts ont prouvé qu’ils ne sont pas des alliés du mouvement ouvrier. Sans même être mis sous pression, ils sont entrés dans les rangs bourgeois en faisant de la politique « verte » en toute conformité avec le capitalisme. Qui fait payer les salarié.e.s et protège les capitalistes doit être combattu et non soutenu.
C’est le devoir de syndicats de contrer toute mise en oeuvre du programme « Pour une Suisse proclimatique » sur les dos des salarié.e.s. Les pires polluants, ce sont les grandes entreprises et les capitalistes « jetset ». Si nous voulons résoudre la crise climatique, nous devons les exproprier. Nous avons assez d’argent et de ressources pour sauver cette planète et créer une vie meilleure pour chacun.e !
Pour la Rédaction, Michael Wepf
Europe — de Emanuel Tomaselli, ICR Autriche — 16. 11. 2024
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